• Sulpice le Pieux, né vers 576 et mort en 647.


    Né dans le Berry (à Vatan ?), Sulpice entre très jeune dans le clergé de Bourges puis est nommé aumônier au palais du roi Clotaire II. Le roi le désigne pour remplacer Oustrille à l’évêché de Bourges en 624. Comme son prédécesseur, il défend les populations de la ville contre les agents du fisc. Il est l’ami de Didier qu’il sacre évêque de Cahors en 630, d’Eloi et de Ouen. Il cherche à convertir les juifs sans les forcer au baptême. Il encourage la fondation de monastères dont celui de Lonrey dirigé par l’abbé Sirand (Saint-Cyrand) dans la Brenne. Il meurt en 647. Il est ensuite canonisé, sa commémoration est fixée le 17 janvier par l’Eglise Catholique,  et plus de trois cents églises sont dédiées à saint Sulpice dont une à Paris. Il est aussi le patron du séminaire Saint-Sulpice. Son successeur au siège épiscopal de Bourges fut saint Florent son coadjuteur.


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  • A propos des successeurs de Clovis Ier : la « première branche des rois d’Austrasie ».
    A la mort de Clovis son « royaume » fut partagé entre ses quatre fils :
    Thierry Ier (Teutrich),  roi de Reims, Clodomir roi d’Orléans, Childebert Ier roi de Paris, et Clotaire Ier roi de Soissons. Les quatre portent le titre de « rex francorum ».
    Les trois derniers cités avaient pour mère Clotilde. Mais Thierry, né vers 485 et l’aîné des fils de Clovis, avait pour mère une aristocrate rhénane proche de Sigebert de Cologne et qui fut la première épouse (ou concubine ?) de Clovis. A la demande de son père, Thierry conquiert et occupe l’Auvergne et les régions méridionales en 507. En 511 il devient roi de l’ancien royaume de Cologne et de la Champagne, plus l'Auvergne et une grande partie de l'Aquitaine. Le monogramme royal apparaît sur les monnaies de Thierry, qui est en effet le plus puissant des fils de Clovis. Il envoie en 525 son fils Théodebert arrêter le débarquement des Danois. En 523 il n’envahit pas la Burgondie  car il est le gendre du roi Sigismond par sa seconde épouse Suavegotha épousée vers 516. Mais après la mort de Sigismond, il se joint à ses frères pour battre Godomar à Vézeronce le 25 juin 524.
    La mort de Clodomir lors de cette bataille pousse Childebert Ier et Clotaire Ier à se détourner du dépeçage de la Bourgogne pour se partager le royaume d’Orléans. Ils font assassiner deux des fils de Clodomir ; le troisième fils Clodoald  réussit à s’échapper et devient moine, il sera le futur saint Cloud. Childebert reçoit ainsi Bourges, Clotaire s’octroie Tours et Poitiers. Thierry met la main sur Berry, Auxerrois et Sénonais, afin de relier l’Auvergne à son royaume rhénan.
    Ainsi prend forme la future Austrasie et il n’y a plus que trois royaumes francs. Il intervient ensuite en Thuringe pour aider Hermanfried contre son frère Badiric. Quelques années après il collabore avec son demi-frère Clotaire et les Saxons à la conquête de la Thuringe qui est partagée entre les vainqueurs. Poussant plus loin Thierry soumet les Bavarois et mate le prince rhénan Mundéric qui revendiquait pour lui le royaume de Cologne.
    Au retour de ces expéditions il doit soumettre le « sénateur » arverne Arcadius. Il dévaste alors l’Auvergne  et installe son parent Sigivald qu’il fera d’ailleurs tuer quelque temps après.
    En 533 Thierry charge son fils Théodebert d’occuper définitivement les cités méridionales de l’Aquitaine orientale qui étaient encore sous contrôle des Goths  c’est-à-dire Rodez, Lodève, Nîmes, mais Théodebert ne peut prendre Arles.

    Thierry et Suavegotha eurent aussi une fille, Théodechilde (Telchilde), qui épousa Hermengisel, roi des Warnes, puis son fils Radegisel. Elle se retira en Gaule après 571, donna à l’église de Reims le domaine de Verzy et fonda le monastère de Saint-Pierre-le-Vif de Sens. Elle mourut âgée de soixante-quinze ans.
    Thierry Ier meurt à la fin de l’année 533 et est inhumé à Metz.

    Théodebert Ier (Teutbert) devient roi de Reims (Austrasie) à la mort de son père. Sa mère est une fille d’Alaric II  roi des Wisigoths ( Eustère ?). Son oncle Childebert tente de le dépouiller de son royaume puis l’entraîne à lutter contre Clotaire Ier. Héritant de la partie orientale de la Gaule, Théodebert cherche à l’agrandir, soit en luttant contre les Saxons ou en intervenant en Thuringe. En 534, ayant achevé avec ses oncles Childebert Ier et Clotaire Ier de soumettre le royaume de Bourgogne, il acquiert une partie des territoires burgondes d’une ligne Allier-Loire au lac de Constance. Il y gagne Nevers sans doute, Langres, Besançon, Avenches, Windisch, Sion, Autun, Chalon, Vienne et Viviers. Il conquiert une partie de la Provence et pratique alors une audacieuse politique méditerranéenne. Alors qu’il était fiancé à la Lombarde Wisigarde, il épouse en 534 Déotéria, une patricienne gallo-romaine de Béziers. Procope nous dit qu’au grand scandale des Byzantins il fit donner des jeux hippiques en Arles et, surtout, fabriquer une pièce d’or non pas à l’effigie de l’empereur mais à sa propre effigie. Ce sou d’or porte la devise Pax et Libertas.
    Théodebert alors intervient en Italie. Moyennant la cession de la Provence, il fait un accord avec les Ostrogoths contre les Byzantins. Il aide Vitigès à assiéger Milan en 538, envahit l’Italie du Nord l’année suivante, s’empare de la Vénétie et même, dit-il dans une lettre à Justinien en 540, de la Pannonie. Peut-être songeait-il à attaquer l’Empire byzantin par la vallée du Danube. Justinien lui oppose alors les Lombards.
    Grégoire de Tours fait l’éloge de Théodebert, un roi pieux et bon, qui défendit les églises d’Auvergne contre les agents du fisc. Mais il dit également qu’après la mort du roi, le maître des offices, le Provençal Parthénius, fut tué par les Francs qui ne supportaient pas sa politique fiscale (sic). Marius d’Avenches fait également l’éloge de Théodebert, rex magnus Francorum.
    Théodebert est l’homme fort du moment, alors que Clotaire Ier est le plus faible des trois rois francs, et que la mort de Théodoric le Grand en 526 a sonné l’agonie du royaume ostrogoth d’Italie-Provence.
    Sa capitale est Reims, mais le siège de Cologne conserve une importance majeure.
    Ce prince ambitieux, vaillant et habile, meurt en 548, tué par une branche d’arbre qui le désarçonne de son cheval. Il fut l’un des plus prestigieux des rois mérovingiens.

    Le sou d’or de Théodebert Ier.

    Vers 539  les troupes de Théodebert passèrent en Italie. Il fit à cette occasion frapper un solidus (sou) d’or à son effigie, prérogative jusque-là réservée aux empereurs. L’historien goth Jordanès notait : « Ce que les Perses n’auraient osé faire, les Francs y ont réussi en Gaule. »

    Le sou de Théodebert porte au droit son effigie de face, dans le style des bustes impériaux du Bas-Empire. La légende est DN THEODEBERTVS VICTOR (Notre seigneur Théodebert, victorieux). Le revers porte le type de la Victoire et la légende romaine traditionnelle VICTORIA AVGG (Victoire de l’empereur).



    Théodebald Ier (Teutbald ou Thibaud) succède donc à son père Théodebert Ier en 548.
    Il a quinze ans à la mort de son père mais est déjà assez malade. Durant son court règne de sept ans, dont sa tante Théodechilde est  régente au début, il n’a pas pu réaliser grand-chose. Ses Austrasiens continuèrent cependant à intervenir en Italie : une armée franco-alamane, sous le commandement de Bucelin, fut battue par Narsès près de Capoue.
    Théodebald épousa la Lombarde Waldrade, sœur de Wisigarde, mais n’en eut pas d’enfant.
    IL mourut à l’âge de vingt-deux ans, en 555, n’ayant pas de successeur.
    Théodebald est le premier souverain gallo-franc, issu d’un « barbare » et d’une Gallo-Romaine, Déoterie. En Thibaud fusionnent la race sacrée mérovingienne et une grande famille sénatoriale méridionale. Il est l’incarnation de la politique de rapprochement entre barbares et Romains. La fusion des aristocraties franque et gallo-romaine atteint désormais le sommet de la société. Michel Rouche fut, je crois, le premier à insister sur ce fait.

    Clotaire Ier hérite en 555 du royaume de son petit-neveu et inaugure ainsi la deuxième branche des rois d’Austrasie.


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  • Les Francs.

    On lit pour la première fois le nom de Franci dans un compte rendu de campagne militaire aux confins de la Gaule et de la Germanie dans les années 240. Naturellement il s’agit de pointer une victoire, celle du futur empereur Aurélien. Ces Francs sont-ils les descendants de ces Sicambres que signalaient déjà en Germanie, pour l’époque d’Auguste et dans des circonstances analogues, Tacite et Suétone ?
    Le césar Julien dit l’Apostat autorise un groupe de Francs à s’établir dans les basses vallées du Rhin et de la Meuse, dans une région appelée Toxandrie, à peu près l’actuel Brabant, par un accord, voire un traité, officiellement conclu en 358. Cet épisode présente l’intérêt de faire apparaître pour la première fois, du moins dans un écrit parvenu jusqu’à nous, le nom de Saliens pour désigner le groupe franc concerné, celui dont est issu, on le sait, le clan des Mérovingiens. Les Francs sont à l’origine de différents noms : la France bien sûr mais aussi la Franconie (Franken) ou Francfort, par exemple.
    L’origine des Francs, qui ont donné à la France sa première dynastie royale et son nom, a fait l’objet de multiples controverses depuis l’époque mérovingienne. Pour Grégoire de Tours, historien du VIe siècle, ces Germains établis à l’embouchure du Rhin seraient venus de Pannonie (cours moyen du Danube). Dès l’époque carolingienne et jusqu’au XVIIIe siècle, des considérations mythologiques situèrent leur patrie primitive en Phrygie et plus précisément à Troie, comme Ronsard le chanta dans la célèbre Franciade. Parallèlement, d’autres érudits considérèrent les Francs comme originaires de Scandinavie, théorie qui récemment encore a eu des adeptes. C’est seulement en 1714 que Nicolas Fréret proposa que ce peuple était né de la fédération de tribus germaniques ayant combattu les Romains sur le Rhin. Jugée comme « attentatoire à la dignité de la monarchie françoise » par l’abbé de Vertot, cette théorie moins séduisante ne s’imposa définitivement qu’avec Fustel de Coulanges en 1891.
    Appartenant à la famille des Germains occidentaux et à son sous-groupe archéologique le plus occidental (dit « Rhin-Weser »), les Francs n’apparaissent donc que tardivement sous ce nom dans l’Histoire. Ils désignent à partir du milieu du IIIe siècle une ligue militaire qui, à l’imitation de celle formée quelques décennies auparavant par les Alamans (de alle, ala = tous, et man = hommes), regroupa progressivement un certain nombre de tribus de la rive droite du Rhin inférieur : Chamaves, Chattuaires, Bructères, Usipètes, Tenctères, Tubantes, Ampsivariens et Saliens. Leur fédération tira son nom de frekkr, fri, qui signifiait en vieux norrois hardi, courageux.
    Jusqu’à la grande invasion barbare de 406-407, la plupart des Francs demeurèrent hors de l’Empire. Tandis que les tribus rhénanes, aux côtés des Alamans, affrontaient Rome sur terre, les tribus côtières s’illustraient par leurs actes de piraterie au même titre que leurs voisins Frisons et Saxons. Dès la fin du IIIe siècle, les Saliens, tribus franques des bouches du Rhin qui devaient engendrer la dynastie mérovingienne, délaissèrent leurs activités maritimes et s’infiltrèrent en Batavie (Pays-Bas actuels), profitant de la mauvaise défense ou de l’abandon de ces territoires marécageux. La défense romaine les stabilisa cependant au IVe siècle en Toxandrie (actuel Brabant du nord). Autant qu’on en puisse juger par l’archéologie, les Francs ne disposaient pas alors d’une culture matérielle réellement spécifique, à la différence des Germains de l’Elbe par exemple, et ils ne nous sont connus sur la rive droite du Rhin que par des incinérations au mobilier funéraire modeste et par la diffusion d’un type de céramique dit « proto-franc ». D’autres Francs vécurent aussi dans l’Empire dès la seconde moitié du IIIe siècle, comme l’attestent les sources écrites. Certains d’entre eux, vaincus, furent installés en Gaule comme « lètes » ou dediticii, c’est-à-dire « soumis sans condition » : astreints à un service militaire héréditaire, ils étaient chargés de remettre en valeur les terres pour le compte de l’Etat ou des grands propriétaires. A titre collectif, d’autres s’engagèrent comme auxiliaires dans l’armée romaine, servant en Egypte ou au Proche-Orient. D’autres encore, à titre individuel, firent des carrières militaires souvent remarquables, tel Mérobaude, généralissime de Valentinien en 375, ou Bauto, tuteur militaire de Valentinien II de 380 à 387.
    A la différence des Francs de l’Ouest, et notamment des Saliens, les Francs de l’Est ou Francs rhénans, connus sous le nom de « Ripuaires » à partir du VIIe siècle, ne cessèrent de harceler les garnisons romaines de Germanie supérieure. Entraînés par la combativité de leurs voisins alamans, ils s’emparèrent ainsi à plusieurs reprises de Cologne, Mayence et Trèves, sans parvenir pour autant à contrôler effectivement la rive gauche du Rhin moyen. Peu avant le milieu du Ve siècle, cependant, le roi salien Clodion battit, selon Grégoire de Tours, les Romains et s’empara d’Arras avant d’être à son tour vaincu et repoussé. Il semble que cet ancêtre de Clovis ait alors conclu un foedus (ou traité, d’où le nom de « fédérés » donnés aux barbares alliés de Rome) avec le maître de la milice des Gaules Aetius. C’est sans doute à ce titre que les Saliens participèrent à la coalition montée en 451 par le général romain contre Attila, préfigurant ainsi la politique d’alliance de Childéric (mort en 481-482), puis du fils de celui-ci, Clovis (mort à la fin de l’année 511),  avec les derniers représentants de l’autorité romaine en Gaule, Aegidius, le comte Paul puis Syagrius.
    Entreprise par Clovis à partir de 486-487, la conquête de la Gaule ne s’accompagna pas, comme on l’a longtemps soutenu, d’un phénomène de colonisation massive. En effet, à l’exception de la rive gauche du Rhin où la progression de la langue germanique fut la conséquence d’une implantation franque majoritaire, le latin demeura la langue commune du restant de la Gaule où les Francs, tout en imposant leur domination, furent minoritaires. C’est ce que confirme l’archéologie funéraire puisque dès l’achèvement de la conquête, sous les fils de Clovis (en 536), l’identification de la population de souche franque devient problématique.
    Dès la seconde moitié du VIe siècle, d’ailleurs, tous les habitants de la moitié nord de la Gaule se reconnaissent comme Franci, par opposition aux Romani de la moitié sud du pays, preuve de l’accomplissement de la « fusion progressive » entre Gallo-Romains et Francs et de la naissance, selon l’expression de Ferdinand Lot, d’un « patriotisme gallo-franc ».


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  • Dagobert II, né en 651, est le fils de Sigebert III et de Himnechilde.

    Il était l’héritier du royaume d’Austrasie mais, à la mort de son père en 656, le Maire du palais Grimoald l’enleva pour l’empêcher de monter sur le trône. Dagobert fut confié à Didon,l’évêque de Poitiers, qui lui-même l’envoya en Irlande. Ainsi Dagobert passa-t-il son enfance au monastère de Slane. En Irlande, raconte entre autres la légende, il se rendit à la cour du Haut Roi de Tara, et fit la connaissance de trois princes de Northumbrie élevés comme lui par les moines de Slane. En 666 il épousait la princesse Mathilde puis, quittant l’Irlande pour la Northumbrie, il s’établit à York où il se lia d’amitié avec l’évêque Wilfrid qui devint son conseiller. En 670 la princesse Mathilde étant morte en donnant naissance à leur troisième fille, Wilfrid aurait cherché une seconde épouse à Dagobert.

    En 674, aidé de sa mère et de ses conseillers, il se rendit en Austrasie, réclama sa couronne légitime et fut officiellement proclamé roi d’Austrasie, puis roi des Francs en 676. L’évêque d’York, Wilfrid, avait incontestablement joué un grand rôle dans cet événement, ainsi qu’un autre personnage, saint Amatus, évêque de Sion (en Suisse). Le rôle de Wulfoald, Maire du palais d’Austrasie, fut prépondérant. En effet, après l’assassinat du roi Childéric II survenu en 675,  Wulfoald fit revenir Dagobert. S’imposant vite, Dagobert II consolida son autorité, mit un terme à l’anarchie du royaume puis consacra ses efforts à y rétablir l’ordre. Gouvernant avec fermeté, il se rendit également maître de la noblesse rebelle. En 679, après trois ans de règne, Dagobert s’était fait un nombre appréciable d’ennemis, laïques et religieux. Comme la plupart des derniers rois mérovingiens, il eut au moins deux capitales, dont la plus importante était Stenay, à la frontière des Ardennes. Près du palais royal de Stenay s’étendait une forêt épaisse appelée forêt de Woëvres.  Le 23 décembre 679 il fut assassiné dans cette forêt de Woëvre à l’instigation du Maire du palais de Neustrie Ebroïn. Immédiatement enterré à Stenay dans la chapelle royale de Saint-Rémi, Charles II le Chauve fit exhumer son corps en 872 pour le transporter dans une autre église, qui devint alors l’église Saint-Dagobert, le roi défunt ayant été canonisé cette même année à Douzy le 10 septembre, non par le pape auquel ce droit exclusif ne fut conféré qu’en 1159, mais par un concile métropolitain des évêques. Les raisons de cette canonisation demeurent obscures.

    L’église Saint-Dagobert fut finalement détruite pendant la Révolution et les reliques du saint dispersées. Un crâne comportant une incision rituelle, et considéré comme celui de l’ancien roi mérovingien, existe cependant toujours au couvent de Mons. Dans le calendrier des saints catholiques la commémoration de saint Dagobert est toujours fixée au 23 décembre.

    Dagobert II aurait eu cinq enfants, quatre filles et un garçon.

    Son fils Sigebert serait mort en 678.

     


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  • DAGOBERT Ier est le fils de Clotaire II et de  « Bérétrude ou Haldétrude».


    Né en 610, roi d’Austrasie (623-632), roi de Neustrie et de Bourgogne (629-632), puis roi des Francs (632-639). Son règne fut bref (à peine dix ans), sa vie courte, un peu plus de 28 ans, et son œuvre ne fut pas durable et pourtant il est l’un des plus célèbres rois mérovingiens. Accédant au trône à l’âge d’homme, il règne pleinement et reconstitue l’unité du royaume franc.
    A dix ans, Clotaire II, son père, le nomme roi d’Austrasie pour satisfaire le particularisme de l’aristocratie austrasienne, que dominent le maire du palais Pépin de Landen et l’évêque de Metz, Arnoul.
    A la mort de son père, survenue le 18 octobre 629, Dagobert est reconnu roi de Neustrie, mais sans l’Aquitaine qu’il annexe à la mort de son frère Caribert, survenue de façon inopinée le 8 avril 632.

    En effet sous la pression de Brodulf, oncle de son frère Caribert, il avait érigé un "troisième royaume d'Aquitaine" en faveur de Caribert. Dagobert fit assassiner Brodulf en 631.

    Il soumet à l’ouest les Bretons, le prince breton Judicaël vint à Clichy reconnaître l’autorité de Dagobert. Au sud les Vascons ou Basques sont contenus et, en 638, font leur soumission. Au-delà du Rhin, il rend tributaires les Thuringiens, les Alamans, les Bavarois et fait la guerre contre les Vénètes établis dans la vallée du Danube. Il entre également en relation avec les Slaves qui avaient été unifiés par Samo. En Espagne il soutient le prétendant Sisenand moyennant 200 000 sous d’or. En Italie, il eut de bons rapports avec le roi lombard Rothari. Il conclut un traité de paix avec l’empereur byzantin Héraclius en 631, avec lequel il échangea une ambassade.
    Devenu ainsi roi des Francs, il défend les frontières menacées. Il séjourne souvent à Clichy, aux environs de Paris, affichant un luxe digne d’un empereur romain. Il attire à la cour de jeunes aristocrates Didier, Wandrille, Philibert, Dadon, le futur saint Ouen. Beaucoup de ces fonctionnaires devinrent par la suite des évêques et des abbés. Dagobert encouragea les efforts des missionnaires (Amand) dans la conversion de la Gaule du Nord. Il parcourt aussi les provinces en rendant la justice et se fait craindre des leudes. Il doit à son tour composer avec les exigences de l’aristocratie austrasienne et lui donne pour roi son fils Sigebert, alors en bas âge (634). Afin d’éviter que Sigebert ne s’approprie un jour la totalité du royaume, il attribue de son vivant à son second fils Clovis II, la Bourgogne et la Neustrie.
    Pendant les dix années de son règne, Dagobert jouit d’un pouvoir absolu. Il s’entoure d’habiles conseillers, les futurs saint Eloi et saint Ouen, respectivement orfèvre et futur évêque de Rouen. Nous avons conservé quelques pièces d’or émises par le monétaire Eloi au nom de Dagobert et quelques diplômes authentiques établis par le référendaire Dadon (Ouen). Beaucoup de ces diplômes sont donnés au monastère de Saint-Denis. En effet, Dagobert enrichit l’abbaye et y prépara son tombeau.
    Dagobert fait partie de cette nouvelle génération de Mérovingiens plus à l’aise dans les conseils que sur les champs de bataille.
    Grand mangeur et buveur, grand amoureux, sa santé était déjà très affaiblie à l’approche de la trentaine. De ses nombreuses femmes et concubines il eut plusieurs enfants. En 636, ayant frôlé la mort, il convoque les principaux dignitaires du Regnum et ses deux fils et leur adresse un discours « Examinant donc ma conscience et les péchés de mon cœur, méditant sur les comptes que je devais rendre au souverain Roi, j’ai craint son jugement… ». Il multiplie les donations aux monastères, confie l’éducation de Clovis à Eloi et rappelle le partage de son royaume : à Sigebert III (né de Ragentrude), l’Austrasie, l’Aquitaine et la Provence ; à Clovis II (fils de Nanthilde), la Neustrie avec le duché de Dentelin et la Bourgogne. Deux ans plus tard, à l’approche de la mort, il se fait transporter à l’abbaye de Saint-Denis, demandant à y être enterré.  Il charge le duc Ega d’être le régent du royaume avec l’accord de la reine Nanthilde, puis meurt le 19  janvier 639. C'est à l'occasion de ses obsèques que fut constituée la première chapelle ardente connue dans l'histoire. 

    Après sa mort, la dynastie mérovingienne ne cesse de décliner sous les rois enfants, dits rois « fainéants », qui laissent le pouvoir aux factions et aux maires du palais.

    Le trône de Dagobert.
    Fauteuil de bronze en forme de chaise curule, attribué à Saint Eloi et provenant de l’abbaye de Saint-Denis.
    Il est actuellement à la Bibliothèque nationale de France.

    La légende de Dagobert.
    Dès le VIIIe siècle, la légende s’empare de Dagobert. Le Liber historiae Francorum est moins sévère pour le roi que le Pseudo-Frédégaire. Vers 830, les Gesta Dagoberti sont écrites à Saint-Denis. Le moine affirme que Dagobert a découvert le corps de saint Denis lors d’une partie de chasse. C’est alors que l’on fabrique des faux diplômes prouvant la générosité de Dagobert envers l’abbaye. Sous les Capétiens on retrouve Dagobert dans une chanson de geste de la fin du XIIe siècle, l’histoire de Floovant qui fait couper la barbe au sénéchal de son père !
    Quant à la célèbre chanson du « Bon roi Dagobert » elle a été écrite à la fin du XVIIIe siècle  et elle vise sans doute Louis XVI. En 1814 les royalistes l’utilisèrent contre Napoléon Ier.

    Faron.
    Faron fut d’abord référendaire de Dagobert Ier. Le référendaire est l’officier qui dirige la chancellerie. Il est le chef des bureaux, il établit les diplômes, les préceptes et les soumet au roi qui les signe. Il dispose du sceau. Il dirige les notaires qui ont une certaine culture littéraire et juridique et dressent les actes à partir de formulaires qui donnent les modèles. Ayant appris les notes tironiennes, ils peuvent prendre un texte sous la dictée et le recopier ensuite pour l’expédition de l’acte. Grâce à tous ces actes nous connaissons plusieurs noms de référendaires, dont Dadon, Faron et Chadoin à l’époque de Dagobert. Faron appartenait à une des grandes familles aristocratiques de la Gaule installée dans la région de Meaux. Elle est peut-être d’origine burgonde et semble alliée à la famille ducale bavaroise des Agilolfing.
    Faron résilia son office de référendaire pour succéder à Gundoald comme évêque de Meaux en 637. Il a souscrit le privilège en faveur de Rebais et d’autres abbayes. Il fonda en 640 le monastère de Sainte-Croix de Meaux où il est enterré. Il mourut vers 672-675 âgé de près de 80 ans.
    On sait que Faron était fils de Chagneric et de Leudegunde, et frère de Burgondofara et de Chagnoald.

    Vers 869 l'évêque de Meaux Hildegaire écrivit La Vie de saint Faron, enterré dans le monastère qui porte son nom et dont la fête est le 28 octobre.


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