• Bataille de Poitiers.


    Père, gardez-vous à droite… ou à gauche.


    C’est un avertissement lancé sans cesse au roi de France Jean II « le Bon », pressé par les ennemis anglo-gascons  au cours de la bataille de Poitiers, le lundi 19 septembre 1356.
    C’est son quatrième fils, Philippe, âgé de quatorze ans, qui, selon le chroniqueur florentin Matteo Villani, l’aidait ainsi de son mieux, avant que le père et le fils ne soient obligés de se rendre à un chevalier artésien. Ils furent ensuite conduits à Bordeaux pour leur début de captivité.


    La bataille de Poitiers consacre la suprématie militaire des Anglais conduits par le Prince Noir (leurs archers font merveille) et des Aquitains dont le célèbre Captal de Buch.


    Le roi Jean II mourra en captivité à Londres le 8 avril 1364. Son fils Philippe « Le Hardi » sera duc de Bourgogne.


    Le roi d’Angleterre Edouard III créera pour son fils, le Prince Noir, la Principauté d’Aquitaine.
    Cette principauté sera pratiquement autonome et connaîtra un « âge d’or » jusqu’en 1372.
    Le fils du Prince Noir, né à Bordeaux, est d’ailleurs appelé Richard de Bordeaux.


    votre commentaire
  • Guillaume le Maréchal.


    Ce personnage a été sorti de l’ombre et médiatisé par Georges Duby il y a une trentaine d’années.
    Le récit de la vie de Guillaume le Maréchal nous est parvenu dans un manuscrit unique, cent vingt-sept feuilles de parchemin, du à un trouvère dénommé Jean. Paul Meyer procura de l’Histoire une édition en trois volumes publiés pour la Société de l’Histoire de France en 1891, 1894 et 1901. Plus tard, en 1933, parut à Baltimore l’ouvrage de Sydney Painter « William Marshal, knight-errant, Baron and Regent of England ».
    C’est d’abord à Radio France dans la série des « Inconnus de l’histoire », cent-vingt-trois émissions diffusées sur France Culture entre octobre 1981 et avril 1984, que fut évoquée la vie de Guillaume le Maréchal, puis le livre de Georges Duby paru à la fin de l’année 1984 « Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde » vint parachever cette résurrection.

    Alors qui fut ce Guillaume ?
    Il naquit vers 1145. Cadet issu d’un lignage modeste qui a fait souche en Angleterre après la conquête normande, il doit son nom de famille à certains de ses prédécesseurs qui ont occupé l’office de maréchal des rois anglo-normands. Mais il est aussi, par sa mère, le neveu du comte Patrice de Salisbury. Après avoir fait son apprentissage militaire dans la maison de son cousin Guillaume de Tancarville, il est armé chevalier vers 1167.
    Dès lors, durant plusieurs années, il cherche fortune et notoriété dans les tournois que l’aristocratie de la France du Nord organise. Et lorsque Jean le Trouvère traite des années 1173-1183, il ne parle à peu près que de tournois. Au service des Plantagenêts (le roi Henri II, son fils aîné Henri le Jeune puis les cadets Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre), Guillaume manœuvre pour rester loyal à des hommages multiples en dépit des intrigues qui déchirent ses suzerains. Guillaume entre en contact en 1185 avec les Templiers, lors d’un pèlerinage en Terre sainte. En 1189, sa fidélité aux Plantagenêts lui vaut l’octroi par le roi Richard de la main d’une très riche héritière, Isabelle de Clare, fille du comte de Pembroke Richard Strongbow, et petite-fille du dernier roi de Leinster en Irlande. Par ce tardif mariage, Guillaume accède au rang des barons qui dominent le royaume et acquiert progressivement les éléments du pouvoir politique.
    La régence dont le charge avant de mourir Jean sans Terre, en 1216, pour le compte de son fils mineur, constitue le couronnement de sa carrière. C’est à l’occasion de la minorité d’Henri III qu’il remporte sur les partisans du prince Louis, fils du roi de France Philippe Auguste, la victoire de Lincoln (mai 1217) ruinant ainsi les prétentions en Angleterre du futur Louis VIII de France. Le Maréchal raccompagna lui-même jusqu’à la côte le prince Louis et ses barons  qu’il avait capturés, ce qui lui fut reproché vingt ans plus tard par le roi Henri III.
    Guillaume le Maréchal est mort le 14 mai 1219. Avant sa mort il avait remis lui-même la régence, du jeune roi Henri III,  au légat du pape en Angleterre. Il avait aussi, anachroniquement, intégré l’Ordre du Temple.
    Lorsque la nouvelle de sa mort arriva à la cour de France, le chevalier Guillaume des Barres  déclara en présence du roi Philippe II : « En notre temps, il n’y eut en nul lieu meilleur chevalier, et qui s’y connût mieux en armes… je dis, et j’en prends Dieu à témoin, que je ne vis jamais meilleur que lui dans toute ma vie. »
    Et Guillaume des Barres s’y connaissait : il était le plus preux de la cour de France, c’est-à-dire du monde. Le roi Philippe rajouta : « Le Maréchal fut, selon mon jugement, le plus loyal, vrai, que j’aie jamais connu, en quelque lieu que je fusse. »


    1 commentaire
  • Ah ! les braves gens !

    Exclamation admirative arrachée à Guillaume Ier au cours de la bataille de Sedan, le 1er septembre 1870. Après les belles charges de cavalerie du général Margueritte, grièvement blessé au cours de l’action, le roi de Prusse venait de voir celles du général de Galliffet, commandant les chasseurs d’Afrique encore valides. Sollicité par le général Ducrot « pour un ultime effort », Galliffet avait, de son côté, lancé un autre mot historique : « Tant que vous voudrez, mon général, tant qu’il en restera un ! ».


    votre commentaire
  • BOUDICCA.

    Boadicée, ou Boudicca «  la Victorieuse », Reine des Icéniens (ou Icènes), peuple de l’île de Bretagne établi dans l’actuel Norfolk, vécut au Ier siècle de notre ère.
    Elle était l’épouse du roi Pratsutagos. Lorsque son mari mourut en 60, celui-ci désigna l’empereur romain corégent de son royaume avec ses filles. Mais les Romains maltraitèrent sa famille. Boadicée et les Icènes, appuyés par les Trinobantes, marchèrent en 61 après J.-C. contre les troupes d’occupation et les colons romains. Boadicée leur aurait tué 70 000 hommes et ravagea plusieurs villes. Elle prit, entre autres, la colonie de Camulodunum (Colchester), Londinium et Verulamium (municipe près le village actuel de Saint-Albans). Vaincue finalement par le gouverneur Suetonius Paulinus, à la tête des XIVe  et XXe Légions, elle s’empoisonna.
    C’est l’historien Tacite qui nous a révélé cet épisode.

    L’historien romain Dion Cassius la décrit ainsi : « grande, terrible à voir et dotée d'une voix puissante. Des cheveux roux flamboyants lui tombaient jusqu'aux genoux, et elle portait un torque d’or décoré, une tunique multicolore et un épais manteau retenu par une broche. Elle était armée d'une longue lance et inspirait la terreur à ceux qui l'apercevaient ». 


     


    votre commentaire
  • Un « bâtard » célèbre : Charles Martel.

    Charles Martel est surtout connu pour « avoir arrêté les Arabes à Poitiers » en 732.

    Il naquit vers 684 et mourut en 741. Il était le fils de Pépin d’Herstal et d’une concubine nommée Alpaïde [de Bruyères].  A la mort de son père en 714, il réussit à s’emparer de la mairie du palais d’Austrasie, puis trois ans après de celle de Neustrie. Il prit la mairie de Neustrie en 717 à Thèodoald, fils de Grimoald et donc petit-fils légitime de Pépin d’Herstal et de Plectrude.  Il s’empara de ces fonctions aux détriments des petits-fils légitimes de Pépin d’Herstal et de sa femme Plectrude. Plectrude était une aristocrate fille d’Hugobert, comte du palais, et sans doute d’Irmina, deuxième abbesse d’Oeren. Elle possédait de grands biens dans les régions de Trèves et de Cologne. Elle eut deux fils de Pépin : Drogon et Grimoald, déjà cité. Ces derniers étant morts, Plectrude s’empara du pouvoir à la mort de Pépin, ayant pris la précaution de faire emprisonner le bâtard Charles Martel. Mais ce dernier, s’étant échappé, réussit à forcer Plectrude de lui livrer ce qui restait du trésor de Pépin d’Herstal. La princesse mourut à Cologne et fut enterrée au monastère Notre-Dame qu’elle avait fondé. Il laissa aux fils de Drogon le duché de Bourgogne, pour Arnulf mort en 721, et l’évêché de Rouen, donné à Hugues mort en 730. On ne sait ce qu’il advint de Théodoald, relégation ou emprisonnement (autre ?), qui serait mort vers 741.

    Une fois maître effectif des royaumes francs il doit lutter contre le duc d’Aquitaine Eudes qui avait formé une sorte de principauté, contre les évêques de Lyon, d’Orléans, d’Auxerre qui s’étaient rendus indépendants, mais aussi contre les Bavarois, les Alamans et les Frisons. Pour assurer sa domination en Neustrie, Charles installe partout où il peut ses amis et ses parents. Puis il peut reprendre pied dans les principautés périphériques grâce à ses guerriers et aux missionnaires. En Aquitaine, qui échappe à son autorité, il va profiter de l’invasion musulmane pour intervenir. Et, en effet, il réussit à battre une armée arabo-berbère à Moussais, entre Poitiers et Tours, le 25 octobre 732. Cette victoire eut une grande importance pour le destin de Charles et de ses descendants. Profitant de sa victoire et de la mort du duc Eudes en 735, Charles descend jusqu’à la Garonne, prend la ville de Bordeaux et oblige le nouveau duc à lui promettre fidélité. Il intervient également dans la vallée du Rhône et en Provence pour battre non seulement les Arabes mais soumettre les aristocrates qui étaient indépendants. Mais il ne peut pas s’emparer de Narbonne. En Bourgogne, il installe ses fils et distribue domaines et abbayes à des aristocrates bavarois qui firent souche.
    Le maire du palais se sent assez fort pour ne pas faire élire un roi comme successeur du mérovingien Thierry IV mort en 737. Mais il ne prend pas lui-même le titre de roi.
    En 739, le pape Grégoire III, menacé par les Lombards qui veulent faire l’unité de l’Italie et prendre Rome, fait appel à celui qu’il nomme « vice-roi ». Mais Charles a besoin des Lombards pour lutter contre les Arabes et n’intervient pas en Italie.

    Il gouverne de fait le royaume franc. A la différence de son père, il réside le plus souvent en Neustrie. Il est l’ami des moines de Saint-Denis à qui il confie l’éducation de son fils Pépin. Il fait rédiger par son frère Childebrand une chronique officieuse qui continue l’œuvre du pseudo-Frédégaire. Souhaitant que les mairies des palais restent dans la famille, il règle sa succession de son vivant. Il attribue à son fils aîné Carloman l’Austrasie, l’Alémanie, la Thuringe et à Pépin la Burgondie, la Neustrie, la Provence. Il meurt le 22 octobre 741 au palais de Quierzy et est enterré à Saint-Denis auprès des rois mérovingiens. Charles a préparé le succès de la famille qui a reçu son nom : les Carolingiens.

    Son fils Pépin deviendra roi en novembre 751 et son petit-fils Charlemagne empereur. 


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique