• Maximilien Marie Isidore de Robespierre.
    Né à Arras le 6 mai 1758 et mort à Paris le 28 juillet 1794.
    D’une famille de petite noblesse, mais ancienne qui remontait au moins au XVe siècle, et avait donné de nombreux hommes de loi, il était le fils d’un avocat au Conseil supérieur de l’Artois.
    Orphelin très jeune, il fut élevé par son grand-père maternel, un brasseur d’Arras, devint l’élève des oratoriens et, grâce à l’évêque, qui avait remarqué son intelligence, il obtint une bourse à Louis-le-Grand où il eut pour condisciples Danton et Camille Desmoulins.
    Elève calme, appliqué et travailleur, il devint en 1781 avocat au Conseil d’Artois et, l’année suivante, fut nommé également juge au tribunal épiscopal. Sa carrière fut banale ; en 1783, il se signala cependant en défendant l’introduction du paratonnerre de Franklin contre une accusation d’impiété. Tout en menant une vie terne et monotone d’avocat de province, le jeune Robespierre se nourrissait de la lecture de Rousseau, qui resta toujours son grand inspirateur. Il entra dans une société de jeunes gens, les Rosati, et fut reçu en 1783 à l’académie d’Arras, qui était alors un foyer de propagande philosophique. Sa sympathie pour les idées philosophiques et sa haine des privilèges cléricaux et nobiliaires trouvèrent l’occasion de se manifester dans son Mémoire pour François Deteuf, contre le grand prieur de l’abbaye d’Anchin (1784).
    Elu en 1789 député du tiers état de l’Artois aux Etats généraux, il ne brille guère à la Constituante, et son éloquence un peu criarde provoque même des rires dans l’Assemblée. Mais il a une grande force : il croit profondément à ce qu’il dit et, dès cette époque, il a un programme bien arrêté de démocratie intégrale, comportant notamment le suffrage universel et direct, l’instruction gratuite et obligatoire, l’établissement d’un impôt progressif sur le revenu, l’institution d’ateliers publics et d’une aide aux chômeurs.
    Homme de club avant tout, il exerce son influence aux Jacobins, dont il devient président en mars 1790. A l’Assemblée, il se fait remarquer par plusieurs interventions retentissantes : pour demander la libération des victimes de lettres de cachet (13 mars 1790) ; pour faire rejeter le projet de censure sur les théâtres (13 janvier 1791) ; pour proposer que les membres de la Constituante ne puissent être réélus à la Législative (15 mai 1791) ; pour exiger le licenciement des officiers de l’armée de l’Ancien Régime (juin 1791).
    Nommé accusateur public près du tribunal criminel de la Seine en juin 1791, il démissionne de ces fonctions dès avril 1792 ; en fait, toute sa vie se concentre dans le club des Jacobins, dans le service absolu de l’idée révolutionnaire, loin de tous les plaisirs et divertissements des autres hommes. Indifférent aussi bien à l’argent qu’aux femmes ou à la bonne chère, Robespierre mène une existence d’ascète rigide dans une modeste chambre de la maison du menuisier Duplay, rue Saint-Honoré. Il s’efface totalement lui-même, comme il effacera ses amitiés pour Danton ou Desmoulins, afin de n’être que la Révolution elle-même en action.
    Après l’insurrection du Champ-de-Mars (17 juillet 1791), où il a été un des principaux chefs de l’émeute, il est acclamé par le peuple comme « l’incorruptible défenseur du peuple ». Prudent en dépit de son fanatisme, il lutte au club des Jacobins contre la propagande guerrière des amis de Brissot, et il est le seul à s’opposer aux réquisitions militaires. Avec clairvoyance, il dénonce une politique qui mène à la guerre contre toute l’Europe et qui ne peut que ruiner les finances et aboutir, en cas de défaite, au triomphe de la contre-révolution, en cas de succès, à la dictature d’un général victorieux.
    Il avance du même pas que la Révolution elle-même, dont il incarne en quelque sorte les orthodoxies successives : lui qui se contentait encore, en 1791, après la fuite à Varennes, de demander le remplacement du roi par des moyens constitutionnels, voici qu’après l’émeute du 10 août 1792 il vient déposer à la Législative une pétition demandant la déchéance de Louis XVI, l’institution d’un tribunal révolutionnaire et la réunion d’une Convention nationale (16 août). Il ne prend aucune part aux massacres de Septembre, mais, élu en tête des députés parisiens à la Convention, il dirige avec Danton le procès de Louis XVI, pousse à la condamnation à mort et s’oppose à la proposition d’appel au peuple lancée par les Girondins.
    Après l’exécution du roi il s’appuie sur les sections pour ruiner la Gironde, dont la chute est consommée au 31 mai. Bien qu’il ait été l’un des plus ardents initiateurs de la création d’un Comité de salut public investi de pouvoirs exécutifs supérieurs à ceux de la Convention, il n’entre au Comité que le 27 juillet 1793 et tout de suite il devient l’âme de la dictature montagnarde, laissant aux autres les affaires pratiques, n’acceptant aucune mission en province, pour se consacrer uniquement à sauvegarder l’unité de la France révolutionnaire.
    Son caractère ombrageux et sombre, son délire de la persécution correspondent en fait à la réalité tragique de la situation : la France est menacée sur ses frontières et à l’intérieur, par le soulèvement de la Vendée ; la vie économique est désorganisée, la disette et le chômage sévissent, les caisses de l’Etat sont vides.
    A ces menaces Robespierre répond par le règne de la Terreur. Aux hébertistes  succèdent sur la guillotine les « indulgents », Danton et Desmoulins. Débarrassé de ses adversaires, il peut alors exercer une sorte de dictature. Il cherche l’appui du peuple et, par les décrets de Ventôse que fait voter Saint-Just, il tente de réaliser un commencement d’égalité sociale par une redistribution partielle des richesses. Il entend, avec Saint-Just, instituer la démocratie éthique, conforme aux rêves de Rousseau.
    Mais pour Robespierre le ressort de la démocratie « est à la fois la vertu et la terreur ; la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante… », et il ajoute que la terreur « est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de la démocratie, appliquée aux plus pressants besoins de la Patrie ».

    Il imposa également ses convictions religieuses par la loi du 7 mai, créant le culte de l'Etre suprême. Dès lors, il parut à beaucoup comme un ambitieux voulant cumuler les pouvoirs civils et religieux.
    La terrible loi du 22 prairial (10 juin 1794), ouvre la période de la « Grande Terreur » : toutes les garanties fondamentales de la justice sont supprimées ; plus d’interrogatoires, plus de témoins, plus de défenseurs : une seule peine, la mort !
    Sentant qu’il ne domine plus les comités, Robespierre cesse de paraître pendant plus d’un mois, du 12 juin au 21 juillet. Ses ennemis du Comité de sûreté générale, pour le rendre odieux, multiplient les exécutions en masse. Contre lui se forme une coalition rassemblant d’anciens terroristes (Billaud-Varenne, Collot d’Herbois, Fouché, Tallien), des dantonistes (Legendre, Fréron), des techniciens comme le grand Carnot, effrayés de voir la Révolution sombrer dans la folie, craignant pour leur propre vie. Son sort est désormais scellé : le 9 thermidor (27 juillet) Robespierre est décrété d’accusation avec son frère Augustin, Saint-Just, Lebas et Couthon.
    Robespierre est emmené prisonnier, mais la Commune  se soulève en sa faveur et le ramène à l’Hôtel de Ville. Mais l’indécision de Robespierre sauve la Convention, qui proclame la mise hors la loi du tyran et de ses complices, débauche plusieurs comités révolutionnaires et trouve une auxiliaire imprévue dans une pluie diluvienne qui disperse les dernières troupes de la Commune. Le 10 thermidor (28 juillet 1794), l’Hôtel de Ville est cerné et envahi par des gardes nationaux sous la conduite de Barras : Robespierre se tire un coup de pistolet qui lui brise la mâchoire. L’après-midi du même jour il est guillotiné avec son frère, Couthon, Saint-Just et dix-sept autres de ses amis.
    Jean Jaurès a pu écrire « Robespierre portait en lui une seule idée : la nation est souveraine ; mais cette idée unique, il la suivait sans défaillance, sans restriction, jusqu’en ses conséquences extrêmes ».


    8 commentaires
  • Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, née à Vienne le 2 novembre 1755, est la quatrième fille de Marie-Thérèse de Habsbourg et de François (III) Etienne de Lorraine.


    Elle fut destinée dès son enfance par sa mère à devenir reine de France et, à la suite de négociations menées par Choiseul, fut amenée en France où elle épousa à Versailles, le 16 mai 1770, le dauphin Louis. Les fêtes données à Paris pour ce mariage furent troublées par de graves incidents qui firent de nombreuses victimes et parurent de funestes présages. Belle et jeune, habituée à l’aimable simplicité qui régnait à la cour de Vienne, mariée à un gros garçon intimidé par les femmes, elle prit ses libertés avec la pesante étiquette de Versailles, se passionna pour les bals, le jeu, les fêtes, s’entoura imprudemment d’une coterie d’aristocrates joyeux et avides, se répandit en prodigalités qui firent bientôt murmurer. Après l’avènement de son mari, Louis XVI, en mai 1774, elle ne changea pas sa manière de vivre. Mère de trois enfants dont le premier, Louis-Joseph, devait mourir en 1789, elle continua à admettre parmi ses familiers de jeunes seigneurs libertins et éveilla la passion du Suédois Axel de Fersen, dont elle fut probablement la maîtresse. Les libellistes, exploitant un courant de l’opinion publique qui l’accusait de favoriser les intérêts autrichiens, commencèrent à lancer contre elle injures et calomnies, et l’affaire du Collier en 1785 acheva de la rendre impopulaire.
    Dès le début de la Révolution, elle s’opposa à la politique de réformes et voulut décider le roi à la résistance. Surnommée l’Autrichienne ou Madame Déficit ou Madame Veto, elle montra dans l’épreuve une énergie qui fit dire à Mirabeau que le seul homme que Louis XVI avait auprès de lui était sa femme. Elle fit face tranquillement à la foule lors des journées des 5 et 6 octobre 1789, mais continua d’exercer une fâcheuse influence en poussant le roi à refuser l’appui des modérés tels que La Fayette ou Mirabeau, qui eussent pu contenir la Révolution.
    Elle consentit cependant à avoir une entrevue avec Mirabeau le 3 juillet 1790, mais celui-ci ne put la rallier à l’idée de la monarchie constitutionnelle, qui lui faisait horreur. En relation avec la cour de Vienne, la reine espérait son salut de l’intervention des armées étrangères ; elle poussa Louis XVI à la fuite de Varennes (20 juin 1791) et fut enfermée avec lui au Temple après la journée du 10 août 1792.
    Louis XVI ayant été exécuté le 21 janvier 1793, Marie-Antoinette  fut arrachée à sa fille et à sa belle-sœur et transférée à la Conciergerie le 1er août 1793. Le 14 octobre elle comparut devant le Tribunal révolutionnaire, gardant un courage simple, plein de dignité et de noblesse, sous une accusation dans laquelle se mêlaient des charges trop certaines concernant son rôle politique passé et d’infâmes calomnies sur sa vie privée comme celles qui furent avancées par Hébert. Condamnée à mort, elle fut guillotinée le 16 octobre.
    Ses restes furent transportés à Saint-Denis en 1815.

    J’en appelle à toutes les mères !
    C’est l’émouvante apostrophe, authentique, lancée par Marie-Antoinette, le 15 octobre 1793, au cours de son procès : elle ne pouvait supporter d’être accusée d’avoir perverti son fils, l’infortuné Louis XVII. L’extrémiste Hébert, qui disait le tenir du cordonnier Simon, affirmait que le Dauphin avait été initié au vice par sa mère et par sa tante, en la prison du Temple. Lorsque l’un des jurés du tribunal révolutionnaire somma la Reine de s’expliquer à propos de ce prétendu inceste, elle déclara noblement : « Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui sont ici ! »


    Le lendemain, jour de son exécution, la reine quittant la charrette pour s’approcher de la guillotine, si vite se hâta qu’elle perdit un soulier, puis qu’elle marcha sur un pied du bourreau. Elle dit alors, des témoins dignes de foi l’assurent, son dernier mot : « Monsieur je vous demande excuse, je ne l’ai pas fait exprès ». Quelle politesse finale pour une femme qui monte à l’échafaud !

    Un mot fut abusivement prêté à la reine Marie-Antoinette, à savoir : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! »
    Ceux qui le colportent souhaitent la dépeindre comme sotte, dédaigneuse et ignorante de la condition populaire.
    De fait, cette histoire de brioche est légende ou plaisanterie traditionnelle.

    Pour comprendre, ou essayer de comprendre, l’intransigeance de Marie-Antoinette face aux réformes qu’aurait voulues le roi Louis XVI, il faut se référer à son éducation.
    Elle fut élevée à la Cour de Vienne, où l’étiquette était stricte, dans le respect de principes rigoureux et de la religion catholique.
    En 1745 la dignité impériale avait échue à l’époux de Marie-Thérèse de Habsbourg, François-Etienne de Lorraine qui devint l’empereur François Ier (de Habsbourg-Lorraine).
    Les deux familles, Lorraine et Habsbourg, étaient parmi les plus prestigieuses d’Europe et de noblesse immémoriale.
    Marie-Antoinette en hérita la grandeur immanente impériale, qui lui fit garder une certaine « rigidité » politique.


    10 commentaires
  • Il est très difficile de faire une biographie historique de Jésus. Ce qui est sûr et ne se discute plus c’est son existence : Jésus de Nazareth a bien existé et vécu dans la Palestine antique. Sa vie nous est essentiellement connue par les Evangiles du Nouveau testament dans la Bible.
    Il serait né à Bethléem vers 6 ou 4 avant le début de notre ère. En effet la naissance de Jésus eut lieu avant la mort d’Hérode le Grand, qui se produisit en l’an 749 de Rome, c’est-à-dire en 4  avant J.-C.
    La « généalogie » de Jésus est donnée au tout début de l’Evangile de Matthieu  (Matthieu 1-1  à 1-24), mais en réalité celle-ci concerne Joseph. On y lit (Mat. 1-16) « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ », et plus loin (Mat. 1-18) « Voici comment naquit Jésus-Christ : Marie, sa mère, était fiancée à Joseph, et avant qu’ils eussent vécu ensemble, elle se trouva enceinte par la vertu du Saint-Esprit ».
    Cette généalogie explique à ce stade que c’est Joseph le descendant d’Abraham et du roi David. Or au tout début il annonce (Mat. 1-1) « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » !
    Lorsque j’avais lu cet évangile, il y a quelques années, j’avais de suite appréhendé la difficulté d’avoir une compréhension historique du « Christ ».
    Pendant longtemps on a considéré que les sources chrétiennes  - les quatre Evangiles relativement tardifs – étaient les seules. Ces évangiles nous étaient parvenus écrits en langue grecque, puis traduits en latin. Les plus anciens remonteraient au IIIe siècle après J.-C.
    Mais au cours du XXème siècle furent découverts les manuscrits de Qumrân, dits « de la Mer Morte » écrits principalement en araméen, la langue la plus usitée à l’époque en Galilée et Judée, et ces écrits sont datés du IIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu'au Ier siècle après. Puis fut mise au jour une « Peshitta » écrite aussi en araméen, langue usitée dans les Eglises de Syrie, d’Irak et du Liban.
    Ces textes très anciens disent, avec des variantes cependant, à peu près la même chose que les Evangiles canoniques.
    Mais il y a aussi des sources non chrétiennes, assez rares, mais qui existent.
    En premier lieu l’historien juif Flavius Josèphe, né en 37 dans une famille sacerdotale de Jérusalem. Le professeur Shlomo Pines a découvert un texte de Josèphe qui semble authentique. Il est bref : « A cette époque-là, il y eut un homme sage, nommé Jésus, dont la conduite était bonne ; ses vertus furent reconnues. Et beaucoup de juifs et des autres nations se firent ses disciples. Et Pilate le condamnait à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui s’étaient faits ses disciples prêchèrent sa doctrine. Ils racontèrent qu’il leur apparut trois jours après sa résurrection et qu’il était vivant. Peut-être était-il le messie au sujet duquel les prophètes avaient dit des merveilles. »
    Le même auteur évoque la lapidation à l’instigation d’un grand prêtre, de « Jacques, frère de Jésus que l’on appelle Christ » (Antiquités juives XX).
    Chez les Latins on trouve des mentions sur Jésus et les premiers chrétiens chez Tacite, dans ses Annales, à la suite de l’incendie de Rome en 64.
    Ensuite c’est dans une lettre de Pline le Jeune adressée à l’empereur Trajan que l’on apprend l’existence d’une « secte qui fait abandonner les temples et les sacrifices d’animaux et rend un culte à un certain Chrestus, considéré comme un dieu ».
    Enfin Suétone, dans ses Vies des douze Césars, publiées vers 120, écrit que Claude chassa de Rome en 49 des juifs qui, « à l’instigation de Chrestus, fomentaient des troubles ». (Vie de Claude XXV, 4).
    Ces sources païennes et juives confirment que, dans l’Antiquité, aucun adversaire du christianisme n’eut l’idée de mettre en doute l’historicité de Jésus. Cela devait être réservé  aux temps modernes.
    Aujourd’hui, aucun historien sérieux ne met en doute l’existence de Jésus.

    Vers l’automne de l’an 27 de notre ère, Jean-Baptiste commença sa prédication. Jésus vint recevoir le « baptême » dans les eaux du Jourdain et, pour la première fois, fut publiquement reconnu comme le Messie attendu par Jean-Baptiste. Après un séjour dans le désert, Jésus commença son ministère vers 28. Le principal champ de son activité fut la Galilée, mais il se rendit à plusieurs reprises en Judée. Son premier voyage à Jérusalem eut lieu pour la Pâque 28 où il expulsa les marchands du Temple. Il fit quatre autres voyages : pour la Pâque ou la Pentecôte 29, pour la fête des Tabernacles d’octobre 29, pour la fête de la Dédicace de décembre 29, enfin en mars - avril 30. Il fut crucifié le 14 nisan, c’est-à-dire le 7 avril 30. Si cette date est admise, la « Résurrection » aurait eu lieu le 9 avril 30 et l’Ascension en mai 30. Mais l’accord est loin d’être fait sur ces dates : certains historiens situent la mort de Jésus en 29 ou en 33.

    En 62 le frère de Jésus, Jacques, fut lapidé par des adversaires religieux.
    Le second Temple de Jérusalem fut détruit par les Romains en 70.
    Flavius Josèphe arriva à Rome avec Titus en l’an 71. Il y vécut une trentaine d’années, jusqu’à sa mort.
    Le voyage de l’apôtre Paul vers Rome se situe 3 ou 4 ans avant celui de Flavius Josèphe.
    La rédaction des Evangiles est communément située vers 65 -90.
    Le premier concile œcuménique fut réuni en 325 à Nicée, et le christianisme devint la religion officielle de l’Empire romain en 391.



    Si on peut s’interroger sur la langue parlée à Jérusalem, hébreu ou araméen, il ne fait pas de doute que la langue parlée en Galilée et dans le Golan ait été l’araméen.
    Cette dénomination vient du pays d’Aram, l’actuelle Syrie. Jésus parlait et prêchait en araméen de Palestine, une des cinq variantes parlées à l’époque. Mais il lisait et comprenait l’hébreu et comprenait et parlait, sans doute, le grec.

    Voilà ce que je peux dire sur l’historicité de Jésus à la lumière de ce que j’ai pu lire dans divers ouvrages dont la Bible, Suétone (Vies des douze Césars), Jacques Duquesne (Jésus et Marie), Mireille Hadas-Lebel (Flavius Josèphe le Juif de Rome), Eric Edelmann (Jésus parlait araméen) ou Millar Burrows (Les manuscrits de la Mer Morte).
    Ce bref résumé parle d’Histoire et non pas de religion qui est d’une autre dimension.


    1 commentaire
  • L’alchimie est un enseignement qui prétendait fournir les moyens tantôt de réaliser des transmutations de métaux vils en or, tantôt d’extraire la quintessence des choses pour guérir tous les maux, tantôt enfin, dans son ambition la plus haute, d’amener la purification et la transfiguration de l’âme.
    Le mot vient de l’arabe al-kimiya, lui-même apparenté au grec khêmia, dont l’origine serait soit le verbe khêo, « je verse » (allusion au versement du métal fondu), soit le mot kemi, par lequel les anciens Egyptiens désignaient la terre noire alluvionnaire de la vallée du Nil.
    Il est à peu près certain que l’alchimie occidentale fit son apparition en Egypte, chez les artisans du métal, auxquels la pratique courante des alliages et la connaissance que les minerais d’or ou d’argent sont souvent mélangés d’autres métaux purent inspirer l’idée qu’il existe une sorte de vie intime commune à tous les métaux et qu’il est possible de transmuter un métal dans un autre. On pensait que « l’or engendre l’or, comme le blé produit le blé, comme l’homme engendre l’homme ». Les doctrines alchimiques eurent assez de succès pour inquiéter l’empereur Dioclétien qui, à la fin du IIIe siècle, fit brûler les livres d’alchimie, parce qu’il voulait, dit Suidas, empêcher les Egyptiens de devenir trop riches en fabriquant de l’or. Beaucoup d’ouvrages échappèrent cependant à la destruction et leurs copies se répandirent dans tout l’Orient. Les enseignements des écoles égyptiennes et hellénistiques furent recueillis par les Arabes qui, grâce à leurs contacts avec l’Asie centrale, connurent également les recherches de l’alchimie chinoise. Disparue complètement de l’Europe chrétienne lors de la ruine de la civilisation antique, l’alchimie y fut réintroduite par les traducteurs d’ouvrages arabes en latin vers le milieu du XIIe siècle. La théorie dominante de cette alchimie faisait du soufre et du mercure les constituants des métaux.
    Puis vint Roger Bacon qui en fait une partie de sa scientia experimentalis qui pourra lutter contre la magie de l’Antéchrist. Aussi ne limite-t-il pas l’alchimie à la recherche de la transmutation des métaux en or. Pour lui, le secret de l’alchimie est la recherche d’un élixir, medicina des métaux, certes, puisqu’il les change en or, mais aussi medicina du corps puisqu’il peut « prolonger la vie ». Il a une prédilection pour les substances organiques comme base de départ de l’opération. Pour lui l’art est capable de dépasser la nature. La medicina pourrait ainsi rendre incorruptible la matière, corruptible par définition.
    A partir de la fin du XIIIe siècle, l’alchimie occidentale, ayant assimilé et approfondi l’apport des traductions de l’arabe, prend une autonomie renforcée par rapport à ses modèles et se construit de manière vraiment originale.
    La Summa perfectionis du Pseudo-Geber semble être le premier à formuler la théorie dite du mercure seul, qui n’attribue plus au soufre qu’un rôle secondaire dans la constitution des métaux. La portée de ce traité fut très grande.
    La Pretiosa Margarita Novella de Petrus Bonus de Ferrare, datée de 1330, apporte, elle aussi, une réflexion de nature originale. Cette œuvre affirme la double nature de l’alchimie : à la fois scientia et donum Dei (don de Dieu), car l’œuvre alchimique est « en partie naturelle et en partie divine, c’est-à-dire au-dessus de la nature ». Si la « sublimation », la transmutation d’un métal en or naturel, reste dans le cadre de la nature, la « fixation » ou élaboration du lapis divinus qui est capable d’induire ces transmutations ou ces purifications, relève elle du surnaturel religieux. Aussi, le véritable alchimiste a-t-il besoin d’un supplément d’illumination divine pour mener à terme son œuvre. Dans ce contexte, l’alchimie revêt une signification sacrée exprimant la rédemption de la nature. Ainsi est justifié le vieux thème du secret et, avec lui, celui de la dissimulation destinée à le réserver aux seuls initiés ayant reçu cet indispensable supplément d’illumination.
    De grande portée aussi est la contribution du franciscain Jean de Roquetaillade. Son Liber de consideratione quintae essentiae remonte aux années 1351-1352. Il ne s’agit pas ici de faire de l’or, mais de donner aux frères une substance capable de protéger le corps contre la corruption, à défaut de le rendre immortel, ce que Dieu n’a pas souhaité.
    Dans le Liber lucis Joannes de Rupescissa justifie la révélation du secret de la « guérison des métaux » en prévision du moment où l’Eglise sera dépossédée par l’Antéchrist. L’alchimie est désormais bien ancrée en Occident.
    Parmi les corpus les plus fournis, celui qui circulait sous le nom d’Arnaud de Villeneuve comprend quelques œuvres authentiques (le Rosarius ?). En revanche le corpus attribué à Raymond Lulle est entièrement apocryphe.
    C’est précisément au moment où elle connaissait son plein essor que l’alchimie dut subir plusieurs attaques. Dans les années 1270-1280, les autorités des ordres mendiants interdirent à leurs membres de la pratiquer. La condamnation la plus célèbre est la décrétale du pape Jean XXII en 1317 qui, du reste, eut une portée assez limitée. Au sein de l’Eglise, bien des voix n’étaient pas hostiles ou étaient favorables à l’alchimie.
    C’est devant les échecs des transmutations que le discours alchimique change à partir de la fin du XIIIe siècle et on accuse les auteurs d’avoir mal interprété les textes alchimiques.
    Sans doute l’alchimie médiévale perdit-elle beaucoup de temps à des recherches vaines sur la pierre philosophale, et nombre de princes, dans l’espoir d’améliorer leurs finances, entretenaient-ils des alchimistes qui, parfois, payaient de leur vie leurs échecs. Il y avait plus d’avenir dans la recherche de l’élixir philosophal ou panacée, qui devait guérir tous les maux.
    Au XVIe siècle, Paracelse dénonçait avec force les « faux disciples » qui voulaient réduire l’art royal à faire de l’or ou de l’argent.
    Au début du XVIIe siècle, le médecin alchimiste Van Helmont invente le mot gaz, étudie le suc gastrique et pose les bases de la chimie physiologique. Il n’existe ainsi aucune solution de continuité entre les ultimes recherches de l’alchimie et les premières hypothèses de la science moderne.
    Mais, de nos jours, le substantif alchimie est synonyme de raffinement, analyse subtile, au sens figuré.
    La définition ainsi que l’origine, ou les origines, et l’étymologie du nom alchimie lui-même sont données dans le Dictionnaire historique de la langue française dirigé par Alain Rey (Editions Le Robert), auquel je renvoie celles et ceux que ça intéresse.


    11 commentaires
  • JEAN-BAPTISTE PREVOST DE SANSAC, MARQUIS DE TRAVERSAY

     
      Fils de Jean - François Prévost  de Traversay et de Claire du Quesne de Longbrun . Né le 24 juillet 1754 à la Martinique.
    - Enseigne de vaisseau le 1er octobre 1773;
    - reçu frère maçon de la loge "Parfaite Harmonie" de Rochefort le 18 mars 1778;
    - Lieutenant de vaisseau en mars 1779;
    - Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis en mai 1782;
    - Membre de la Société des Cincinnati (fondée en 1783) en 1786;
    - Capitaine de vaisseau le 16 décembre 1786;
    - Capitaine avec rang de général-major en 1791, commandant l'escadre à voiles et à rames de la flotte à rames de la Flotte de la Baltique;
    - Contre-amiral, commandant de la flotte à rames de la Flotte de la Baltique, le 4 juillet 1791;
    - Vice-amiral et commandant en chef de Rotchensalm le 30 septembre 1797;
    - Ordre de Sainte-Anne de Iere classe, le 17 février 1797, accompagné de la donation par le tsar d'une propriété de 6356 hectares, contenant deux villages, Sindorovo et Kolopina, 1800 serfs, terres, maisons, pêcheries et moulins.
    - Amiral le 26 mars 1801;
    - Commandant en chef des Flottes de la mer Noire, de 1802 à 1809;
    - Nommé "gérant du ministère" de la Marine en septembre 1809;
    - Titulaire des insignes en diamants de l'Ordre d'Alexandre Nevski, le 22 mai 1811;
    - Ministre de la Marine impériale russe de 1811 à 1828;

    - Titulaire de l'ordre de Saint-Georges de IVeme classe;
    - Ivan Ivanovitch Prévost de Sansac, marquis de Traversay, sénateur et membre du Conseil d'Etat, ancien ministre de la Marine, s'éteint le 7/19 mai 1831, à l'âge de 77 ans, en Russie, sa patrie d'accueil, sans avoir revu la France, sa terre d'origine. Il avait servi six souverains russes, de Catherine II la Grande à Nicolas 1er. 


    D'après MADELEINE DU CHATENET : L'amiral Jean-Baptiste de Traversay Un Français, ministre de la Marine des Tsars (Editions Tallandier, 1996.)


    FAMILLE PREVOST DE SANSAC DE TRAVERSAY


    1-- Guillaume Prévost, écuyer et seigneur d'Aizec, épousa en août 1375 Catherine de Sansac , fille d'Olivier de Sansac et d'Agnès de Chambes.

    2-- Jean IV Prévost, écuyer, seigneur d'Aizec, Sansac et Touchimbert, fut marié à Jeanne Pezette puis à Jeanne de Céris :
    du premier lit vinrent ,
    Aymard,
    Savary, auteur de la branche des seigneurs de Sansac;
    Jean, chevalier puis commandeur de l'Ordre de Saint-Jean-de -Jérusalem en 1470;
    Françoise, mariée à N. de La Cropte de Bourzac.
        du second lit vinrent ,
    Guyot, tige de la branche des seigneurs de Puybottier, Beaulieu et Traversay;
    Pierre,
    Jean, écuyer et seigneur d'Aizec.

    3-- Savary Prévost de Sansac épousa Louise Ardillione, dont :
    4-- Guillaume Prévost, marié à Catherine Guy, dont :
    Louis,
    Antoine Prévost de Sansac, archevêque de Bordeaux, mort en 1591.
    Louise, mariée en juillet 1554 à Pierre de Chabans.

    5-- Louis épouse le 3 juin 1565 (?) Louise de Montberon. "Il mourut en titre de maréchal de France" dit Brantôme.

    6-- Jean, époux de Catherine de Maillé-Brézé, mourut au siège de Chartres en 1595, sans enfant.
    Tous les biens de cette branche passèrent aux comtes de Chabans, qui en furent héritiers à cause de Louise Prévost de Sansac qui est entrée dans leur maison.

    3-- Guyot Prévost, époux de Marguerite de Tison, dont :
    4-- Jacques Prévost, seigneur de Puybottier en 1534, époux de Robine des Prez, dont :
    5-- Jean, marié en 1567 à Françoise d'Archiac.
    6-- François, époux en 1599 de Jacquette de Nouzières, dont :
    7-- François II, qui rendit hommage à l'abbaye de Nanteuil le 4 juillet 1657 pour Puybottier, marié en 1630 à Madeleine Barbarin, dont :
    8-- François III, écuyer, seigneur de Beaulieu et de Puybottier, marié, par contrat du 21 janvier 1664, à Renée Mandron de Rancogne, dame de Traversay. Ils eurent  six garçons, dont le dernier, Jean, est l'auteurde la branche des seigneurs de Traversay; et six filles.
    9-- Jean Prévost de Traversay, fils de François III Prévost de Puybottier er de Renée Mandron-de Traversay, fut blessé à Malplaquet et mourut en 1773 à Rochefort. De son mariage avec Henriette du Quesne-Guiton il eut, entre autre,
    10-- Jean-François Prevost de Traversay, époux en janvier 1753 de Claire du Quesne de Longbrun dont naquirent cinq fils et trois filles.

    ARMES : d'argent, à deux fasces de sable, accompagnées de six merlettes du même, : 3, 2 et 1.

    D'après le Dictionnaire de la noblesse, 3ème édition, Paris, 1863-1876, par DE LA CHENAYE-DESBOIS et BADIER. 


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique