• Le maréchal Bugeaud.

    Le maréchal Bugeaud.

     

    Thomas Robert Bugeaud de La Piconnerie.

    Né à Limoges le 15 octobre 1784, fils de Jean Ambroise Bugeaud, seigneur de la Piconnerie, et de Françoise de Sutton de Clonard.
    Son père était un gentilhomme du Périgord, originaire de Lanouaille.
    Sa mère appartenait à une famille noble d’Irlande, dont quelques membres s’expatrièrent avec Jacques II et se fixèrent en France.

    Il est enrôlé en 1804 comme simple grenadier vélite de la garde impériale et il fait ses premières campagnes sur les côtes de la Manche.
    En 1805, il combat au sein de la Grande Armée. Caporal à Austerlitz, sous-lieutenant l’année suivante, blessé à Pultusk le 26 décembre 1806, il sert ensuite en Espagne, comme capitaine sous les ordres du général Lamarque. Il est présent, en 1810-1811, aux sièges de Lérida, de Tortosa et de Tarragone. Il met en déroute à Ordal, en Catalogne, un régiment anglais, ce qui lui vaut le grade de lieutenant-colonel.
    Rentré en France, il est nommé colonel. En juin 1815, en Savoie, avec 1700 hommes et 40 chevaux, il bat une division autrichienne de 10000 hommes soutenue par 500 chevaux et 6 pièces de canon. Les Français restent maîtres du champ de bataille où périssent 2000 Autrichiens.
    Licencié de l’armée à la seconde Restauration, colonel en demi-solde, il se retire dans sa propriété de la Durantie, à Lanouaille près d’Excideuil, où il s’occupe d’améliorer l’exploitation de ses terres en introduisant d’utiles innovations comme le chaulage ou la culture de la betterave. En 1823 le gouvernement refuse sa réintégration dans l’armée. Adhérant à l’opposition libérale, il est candidat malheureux à une élection en Dordogne en 1829.
    La Monarchie de Juillet le rappelle à l’activité comme maréchal de camp. Elu député d’Excideuil en juillet 1831, il représente la Dordogne à la Chambre jusqu’à sa mort.
    Le gouvernement le charge de garder à la citadelle de Blaye la duchesse de Berry, et plus tard de l’accompagner à Palerme. Une allusion à ce rôle, faite à une séance de la Chambre par le député de l’Eure François Charles Dulong, donne lieu à un duel au cours duquel ce dernier est tué par Bugeaud, le 27 janvier 1834.
    En avril 1834, il reçoit la mission de commander une brigade face à des émeutiers. Certains de ses soldats se livrent à des massacres, notamment rue Transnonain, ce qui le rend, à jamais, fort impopulaire à Paris. Les républicains en font porter la responsabilité à Bugeaud, mais cet homme a la confiance du roi.
    Envoyé en Afrique du Nord, il marche d’Oran sur Tlemcen, après avoir forcé Abd el-Kader à la retraite. Puis il attaque ce dernier le 6 juillet 1836 sur la Sikkah avec 1000 cavaliers et 12000 fantassins. L’émir est vaincu et Bugeaud est élevé au grade de lieutenant général. Le Président du Conseil, Thiers, le nomme alors commandant de la nouvelle Légion étrangère, en août 1836. Mais Bugeaud n’a pas le temps de prendre son commandement avant la chute de Thiers.
    En décembre 1836, il remplace Clauzel à la tête des troupes en Algérie.
    Le 30 octobre 1837, il conclut avec Abd el-Kader le traité de la Tafna. Puis il est nommé gouverneur général de l’Algérie le 29 décembre 1840.
    En trois ans, il soumet le territoire arabe et kabyle depuis la frontière de Tunisie jusqu’à celle du Maroc. Il est fait maréchal de France en février 1843. C’est grâce à la campagne du Maroc qu’il établit sa renommée, après la bataille d’Isly où il défait l’armée marocaine avec des forces inférieures. Il reçoit en récompense le titre de duc d’Isly, par lettres patentes du 16 septembre 1844. Il traque ensuite Abd el-Kader, qui se rend en 1847. Au moment de la révolution de 1848, il reçoit de Barrot et Thiers, le 24 février 1848, le commandement de l’armée et de la garde nationale de Paris. Mais Louis-Philippe ne lui donne pas la possibilité de résister à l’émeute. Il offre ensuite ses services à la République, qui le laisse dans l’inactivité. Élu à la Constituante par une élection partielle à l’automne 1848, les conservateurs songent à lui pour une candidature à la présidence de la République. Mais il se désiste en faveur de Louis-Napoléon Bonaparte qui lui confie le commandement en chef de l’armée des Alpes.
    Il meurt du choléra à Paris, quai Voltaire, le 10 juin 1849.

    Marié à Elisabeth Jouffre de Lafaye, le 30 mars 1818, il laisse quatre fils et deux filles.

    Au plan politique, il est maire de Lanouaille en 1825, conseiller général en 1830, député de la Dordogne de juillet 1831 à février 1848, vice-président de la Chambre des députés en 1847. En 1848, il est élu député de la Charente-Inférieure. Bugeaud était  Franc-maçon, aussi la loge Bélisaire d’Alger fit-elle battre une batterie de deuil en sa mémoire l’année de sa mort en le traitant de « Vénérable honoraire de la loge d’Oran ».

    Armoiries : Au 1 d’azur au chevron d’or accompagné en pointe d’une étoile du même, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d’or ; au 2 coupé, d’or à l’épée haute de sable au soc de charrue d’azur posé en bande.

    Le recueil de ses écrits militaires fut publié en 1883.

    « John Talbot.Les Germains : Arminius. »

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