-
Les Germains : Arminius.
Varus, rends-moi mes légions !
Suétone prête cette incantation d’angoisse et de douleur à l’empereur Auguste, au souvenir du désastre de Teutoburg, en l’an 9 après J.-C., où le Germain Arminius put vaincre et massacrer trois légions romaines sous le commandement de Varus. Ce désastre, dit Suétone, « faillit entraîner l’effondrement de l’Empire » et força les Romains à se replier sur la frontière du Rhin. La consternation d’Auguste fut si grande qu’il resta des mois sans se faire tailler les cheveux ni raser la barbe et que souvent il allait cognant de la tête contre les portes, hurlant : « Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! », et qu’il prit l’habitude d’observer l’anniversaire de la catastrophe comme jour de deuil et de lamentations.
Six ans après le désastre, l’armée de Germanicus découvrit les ossements des trois légions et les ensevelit.
Le général romain Publius Quentilius Varus fut Consul (en 12 avant J.-C.), légat en Syrie (6-4 avant J.-C.), et il continua sous l’Empire la tradition des gouverneurs rapaces de la République, et s’enrichit par des spoliations. En l’an 7 de notre ère, il fut chargé par Auguste d’organiser la Germanie déjà conquise par les Romains sur la rive droite du Rhin. Son administration persécutrice, sa prétention de substituer le droit romain au droit germanique exaspérèrent les populations. Une conspiration se forma sous la conduite d’Arminius. À l’automne de l’an 9, alors qu’ayant quitté les bords de la Weser il marchait en direction de ses quartiers du Rhin, Varus fut surpris au Teutoburger Wald, une région de marais et de bois ; les trois légions, soit 18000 hommes, qu’il avait avec lui furent détruites et lui-même se donna la mort.
Arminius (Hermann), né vers 18 ou 16 avant J.-C., est un chef germain, de la tribu des Chérusques. Fils de Segimar, il servit d’abord, comme son frère Flavus, dans les auxiliaires germains employés par Rome et fut fait citoyen de rang équestre. Rentré dans son pays en l’an 7 après J.-C., il exploita la confiance aveugle que lui témoignait le gouverneur romain Varus pour former en secret une vaste coalition comprenant les Chérusques, les Bructères, les Marses et diverses tribus germaniques septentrionales. Il surprit avec son armée les légionnaires romains entre l’Ems et la Weser, au Teutoburger Wald, près de la ville actuelle de Detmold.
Il lutta ensuite entre 14 et 16 contre Germanicus, mais sa femme, Thusnelda, fut emmenée captive à Rome, où elle donna naissance à un fils, et tous deux ornèrent le triomphe de Germanicus.
Il battit ensuite le roi des Marcomans, Marbode, allié des Romains, mais périt peu après, empoisonné par des conspirateurs. Sa mort est située entre les années 19 et 21.
Salué par Tacite du titre de « libérateur de la Germanie », Arminius est resté vénéré en Allemagne comme un héros national. Un monument lui a été élevé près de Detmold en 1875.
Germanicus, en l’an 16, vit naître sa fille Agrippine à Ara Ubiorum. La ville prendra le nom de Colonia Agrippinensis, Cologne.
Germanicus est mort le 10 octobre 19 près d’Antioche.Les biographies de Varus et d’Arminius, dont je me suis largement inspiré, sont celles de la « Biographie universelle ancienne et moderne » sous la direction de Louis-Gabriel Michaud.
Le Suisse Philipp Albert Stapfer est l’auteur de la biographie d’Arminius, dans le tome 2, pages 236 à 239 ; et Pierre Charles Weiss est le rédacteur de celle de Varus, dans le tome 42, pages 665 à 666.
-
Commentaires