• AVIT de Vienne.

    Saint Avit de Vienne.


    Avit, Alcimus Ecdicius Avitus, est né vers 450 à Vienne. Sa famille est d’origine sénatoriale, auvergnate, est alliée à l’empereur Avitus (mort en 456), à Papianille, sa fille, femme de Sidoine Apollinaire, à son fils Ecdicius qui participa à la défense de Clermont en 471 et 472.


    Son père Hesychius et sa mère Audentia eurent au moins six enfants, dont l’un, Apollinaire devint évêque de Valence.

    Son père étant devenu évêque de Vienne de 475 à 490, il se maria, eut des enfants, devint, peut-être vers quarante ans, veuf, puisqu’il se retira dans un monastère aux portes de Vienne. Vers 490, il fut élu évêque métropolitain de Vienne, succédant ainsi à son père. Il mourut probablement un 5 février 518, vers soixante-huit ans.

    En 494, il libéra de nombreux prisonniers de guerre faits par son roi, le Burgonde Gondebaud, en Italie lors des combats contre Odoacre. Il tenta vainement de convertir Gondebaud de l’arianisme au catholicisme, mais finit par réussir auprès de son fils Sigismond. Il fut donc particulièrement intéressé par la question de la conversion de Clovis.

    Dans la biographie de Clovis par Michel Rouche, la lettre d’Avit de Vienne à Clovis est reproduite in extenso et traduite en français.

    Cette lettre, sans doute postérieure à novembre 498, est le seul écrit contemporain qui parle du baptême de Clovis, ce document est donc primordial.
    Malheureusement cette missive a été coupée par la distraction d’un scribe. Nous ne savons donc pas ce qu’Avit disait en conclusion.

    Avit n’avait pas pu se rendre au baptême de Clovis par Rémi, à Reims, le jour de Noël.

    Il fut en relations régulières avec les papes Symmaque (498-514) et Hormisdas (514-523).

    6-15 septembre 517 : Avit, et le roi Sigismond imitant l’exemple de Clovis, convoquent les évêques des régions sous contrôle burgonde au concile d’Épaone ( Albon ? Yenne ? Saint-Maurice ?), qui se tient sous la présidence des deux métropolitains Avit de Vienne et Viventiole de Lyon. Le concile se montre tolérant envers les ariens, qui dominent dans l’aristocratie burgonde ; il renforce d’autre part l’autorité du métropolitain, à la différence du concile d’Orléans de 511.

    Avit inaugura le monastère de Saint-Maurice d’Agaune le 22 septembre 517.

    Il est, dans le cadre de l’Église catholique des Gaules aux Ve et VIe siècles, le plus grand personnage ecclésiastique du temps. Il est le défenseur éloquent de la primauté pontificale, parlant au nom de tous les évêques de Gaule. Il connaît Remi, auquel il a écrit une lettre, mais il a sur lui la supériorité d’être un grand théologien. De plus il connaît le grec, et le latin qu’il pratique est classique et recherché. Sa lettre à Clovis, comme l’indique Michel Rouche, est «  un chef-d’œuvre de rhétorique et remplie de figures de style : litotes, métonymies, antithèses, antiphrases, catachrèses et synecdoques ». 

    Lorsqu'il compose le De consolatoria castitatis laude pour sa sœur, la moniale Fuscine, Avit de Vienne s'inscrit dans la tradition du discours sur la virginité. Très présent dans la littérature ascétique, ce thème reflète la situation particulière qu'occupe la virgo dans la société chrétienne de l'Antiquité tardive, tant dans le monde grec que dans le monde latin.

    La plus grande partie de la collection des poèmes d’Avit fut détruite dans Vienne vers 500 lors du siège de la ville par les Francs. Avit supervisa lui-même en 507 la réédition des poèmes subsistants et l’édition de ses lettres, dont celle adressée à Clovis.

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