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À propos du sarcophage trouvé à Bourg en 1820.
C’est une grande cuve (2,16 m x 0,55 m x 0,80 m), en marbre gris des Pyrénées, à décor mixte sculpté, purement ornemental. Il est caractéristique de l’école d’Aquitaine qui n’utilise pas la représentation humaine dans ses décors, il est typique de la production des ateliers de marbriers pyrénéens de l’époque mérovingienne. Il porte un chrisme flanqué de l’alpha et de l’oméga, sculpté au centre d’une face. Enfin il présente de nombreuses similitudes avec une bonne douzaine d’autres sarcophages semblables que l’on peut voir au Musée d’Aquitaine ou dans la crypte de Saint-Seurin, à Bordeaux. Ces cercueils étaient fabriqués dans les carrières de Saint-Béat pendant la deuxième moitié du VIe siècle. Il ne fait pas de doute qu’ils étaient destinés à la sépulture de Grands de l’Église.
On ne sait pas comment ce sarcophage est arrivé à Bourg. Il a été transféré en 1854 au musée de Périgueux où il se trouve toujours.
D’après Pierre Bistaudeau, un poème de Fortunat, « La basilique de Saint-Vincent d’outre-Garonne », mentionne que Léonce, de la famille des Pontii, parti combattre les Wisigoths en Espagne, en aurait ramené des reliques de Saint-Vincent qu’il fit déposer dans un édifice chrétien de Bourg. Il devint par la suite évêque de Bordeaux sous le nom de Léonce le Jeune (Léonce II), décédé vers 574.
Les clercs de l’abbaye Saint-Vincent de Bourg acceptèrent la règle de saint Augustin en 1124, et prirent dès lors le nom de chanoines réguliers. La fondation de l’abbaye était beaucoup plus ancienne, car d’après Émile Maufras, lorsque Charlemagne vint en Aquitaine, il la donna avec toutes ses dépendances à l’évêché de Bordeaux. Elle est ensuite citée en 816, citation reprise par plusieurs historiens bordelais. Une partie des bâtiments s’effondra dans les flots de la Dordogne en 1595. Pierre Boyries avance l’hypothèse que le sarcophage fut retrouvé lors de fouilles, mis de côté, et enfin transporté par le chanoine Brou de Lachaize, dernier survivant du chapitre, dans sa propriété. Pour le moment je n’ai pas connaissance que des preuves aient pu confirmer ou infirmer ce postulat.
Ce qui est troublant c’est que le musée de Périgueux indique qu’il s’agit d’une « cuve wisigothique », et j’en suis très surpris.
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