• Guillaume le Maréchal, le "meilleur chevalier du monde".

    Guillaume le Maréchal, le "meilleur chevalier du monde".

    Guillaume le Maréchal,

    comte de Striguil
    et de Pembroke.


    Ce personnage a été sorti de l’ombre et médiatisé en France par Georges Duby il y a une trentaine d’années.
    Le récit de la vie de Guillaume le Maréchal nous est parvenu dans un manuscrit unique, cent vingt-sept feuilles de parchemin, dû à un trouvère dénommé Jean. Paul Meyer procura de l’Histoire une édition en trois volumes publiés pour la Société de l’Histoire de France en 1891, 1894 et 1901. Plus tard, en 1933, parut à Baltimore l’ouvrage de Sydney Painter « William Marshal, knight-errant, Baron and Regent of England ».
    C’est d’abord à Radio France dans la série des « Inconnus de l’histoire », cent-vingt-trois émissions diffusées sur France Culture entre octobre 1981 et avril 1984, que fut évoquée la vie de Guillaume le Maréchal, puis le livre de Georges Duby paru à la fin de l’année 1984 « Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde » vint parachever cette résurrection.

    Alors qui fut ce Guillaume ?
    Il naquit en 1147. Cadet issu d’un lignage modeste qui a fait souche en Angleterre après la conquête normande, il doit son nom de famille à certains de ses prédécesseurs qui ont occupé l’office de maréchal des rois anglo-normands.
    La dignité de Maréchal d’Angleterre, créée par les rois anglo-normands, fut héréditaire dans cette famille qui, de cette, fonction, tira son surnom de Marshal.
    Le père, Jean, le grand-père, Gilbert, furent aussi « Maréchal » comme Guillaume. Gilbert avait rempli cette fonction auprès du roi d’Angleterre, Henri Ier.
    Mais il est aussi, par sa mère, le neveu du comte Patrice de Salisbury. Après avoir fait son apprentissage militaire dans la maison de son cousin Guillaume de Tancarville, il est armé chevalier vers 1167.

    Dès lors, durant plusieurs années, il cherche fortune et notoriété dans les tournois que l’aristocratie de la France du Nord organise. Et lorsque Jean  le Trouvère traite des années 1173-1183, il ne parle à peu près que de tournois : sa biographie de Guillaume en cite seize ! Presque toujours victorieux !
    Au service des Plantagenêts (le roi Henri II, son fils aîné Henri le Jeune puis les cadets Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre), Guillaume manœuvre pour rester loyal à des hommages multiples en dépit des intrigues qui déchirent ses suzerains. Guillaume entre en contact en 1185 avec les Templiers, lors d’un pèlerinage en Terre sainte. En 1189, sa fidélité aux Plantagenêts lui vaut l’octroi par le roi Richard de la main d’une très riche héritière, Isabelle de Clare, fille du comte de Pembroke Richard Strongbow, et petite-fille du dernier roi de Leinster Dermot Mac Murrough, dont la fille, Aoife, fut « donnée » à Richard de Clare. Ce qui fait qu’Isabelle, de par sa mère, possédait presque le quart de l’Irlande ! Par ce tardif mariage, Guillaume accède au rang des barons qui dominent le royaume et acquiert progressivement les éléments du pouvoir politique. Il fut créé comte de Pembroke le 27 mai 1199, jour du couronnement de Jean sans Terre. Un seigneur de la région de Londres, Robert Fitzgautier, se réfugia en France en 1212. Il devait se battre aux côtés de Louis de France et être capturé par Guillaume le Maréchal.

    La régence dont le charge avant de mourir Jean sans Terre, en 1216, pour le compte de son fils mineur, constitue le couronnement de sa carrière. C’est à l’occasion de la minorité d’Henri III qu’il remporte sur les partisans du prince Louis, fils du roi de France Philippe Auguste, la victoire de Lincoln (mai 1217) ruinant ainsi les prétentions en Angleterre du futur Louis VIII de France. Le Maréchal raccompagna lui-même jusqu’à la côte le prince Louis et ses barons  qu’il avait capturés, ce qui lui fut reproché vingt ans plus tard par le roi Henri III.
    Guillaume le Maréchal est mort le 14 mai 1219. Avant sa mort il avait remis lui-même la régence, du jeune roi Henri III, au  légat du pape en Angleterre. Il avait aussi, anachroniquement, intégré l’Ordre du Temple.
    Lorsque la nouvelle de sa mort arriva à la cour de France, le chevalier Guillaume des Barres  déclara en présence du roi Philippe II : « En notre temps, il n’y eut en nul lieu meilleur chevalier, et qui s’y connût mieux en armes… je dis, et j’en prends Dieu à témoin, que je ne vis jamais meilleur que lui dans toute ma vie. »
    Et Guillaume des Barres s’y connaissait : il était le plus preux de la cour de France, c’est-à-dire du monde. Le roi Philippe rajouta : « Le Maréchal fut, selon mon jugement, le plus loyal, vrai, que j’aie jamais connu, en quelque lieu que je fusse. »
    Le Maréchal eut cinq fils, malheureusement pour lui, aucun n’eut de descendance à son tour. Chacun d’entre eux fut, à un moment donné, comte de Pembroke.
    Il eut aussi cinq filles.
    La lignée du Maréchal s’éteignit vite : en 1245 il n’y eut plus d’homme qui portât le nom du Maréchal.
    La dignité de maréchal passa ensuite à Roger Bigot, comte de Norfolk.
    Le père de Roger, Hugues, avait épousé Mathilde, la fille aînée de Guillaume le Maréchal.

    Bibliographie :
    Georges Duby :  
    Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, 1re édition chez Fayard, 1984.

    David C
    rouch : William Marshal, knighthood, war an chivalry, 1147-1219, Harlow, 2002.

     

     

    « À propos des Hohenstaufen et de la Sicile.Le château de Thouars à Talence. »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :