• A propos de Mehun-sur-Yèvre.

    Mehun-sur-Yèvre.


    Mehun est situé à 15 kilomètres au nord-ouest de Bourges.
    Connu dans les textes depuis le premier quart du IXe siècle, le château de Mehun est un site majeur pour la castellologie française.
    Le premier château fortifié, de bois et de pierre, a été une fondation d’un archevêque de Bourges, et confié à la garde d’une famille qui en prit le nom. La première famille de Mehun est attestée depuis le tout début du XIe siècle. En effet une charte du vicomte de Bourges Geoffroy, en 1012, cite Tedon de Mehun (Tedonem Magdunensem).
     Béatrix, la dernière héritière fille d’Etienne de Mehun, épousa Geoffroy Ier de Vierzon (990 – 1044). Leur fils Humbaud de Vierzon est la souche de la deuxième famille de Mehun. Du XIe siècle au début du XIIIe les seigneurs de Mehun prêtaient l’hommage féodal à l’archevêque de Bourges et devaient porter l’anneau de l’archevêque lors de l’entrée solennelle du prélat dans sa ville. En 1060 Gimon de Mehun est cité dans un acte de donation, avec son fils Raoul.

    Leur descendante, Mahaut de Mehun-sur-Yèvre (Mahaut était la fille de Philippe de Mehun), épousa en 1216 Robert de Courtenay, un prince capétien. La châtellenie passe à leur fils Philippe de Courtenay, seigneur de Mehun et Selles. La maison de Courtenay est issue de l'un des fils du roi Louis VI le Gros (1108-1137).
    Ce sont probablement les membres de cette grande famille, très impliqués dans les affaires d'Orient, qui reconstruisent la forteresse en suivant les standards philippiens. La place échoit par un nouveau mariage à Robert II d'Artois (mort en 1302) et reste à ses héritiers jusqu'au bannissement et à la confiscation des biens de son petit-fils, Robert III d'Artois, en 1332.
    Mehun est alors donné au roi de Bohême Jean de Luxembourg, ami du roi Philippe VI de Valois (1328-1350). Jean trouvera la mort au désastre de Crécy en 1346. L'union de sa fille Bonne de Luxembourg avec le futur roi Jean II le Bon en 1332, fait cependant très vite rentrer le château et les terres qui y sont rattachées dans le domaine royal. Rarement place forte aura autant changé de mains par mariage et si peu par faits d'armes.
    En 1360, Jean le Bon donne le Berry en apanage à son fils Jean. Passionné d'art et de culture, mécène patenté mais prodigue invétéré, le nouveau duc de Berry va s'employer à transformer le vieux château de Mehun en un véritable palais à compter de 1367, dans le goût et l'esprit de la fin du XIVe siècle. Il suit en cela l'exemple donné par ses frères aînés, le roi Charles V au Louvre et le duc Louis d'Anjou à Saumur. Il est intéressant de constater que ces trois chantiers reprennent les structures préexistantes de châteaux purement philippiens. A propos de Mehun, le chroniqueur Jean Froissart déclarait sans ambages qu'il s'agissait de " l'une des plus belles demeures du monde. " Froissart visita en effet le lieu en 1387 et fit remarquer que le duc y fait « œuvrer tous les jours » et trouve la construction « un moult bel chastel ». On y travaillait en effet depuis dix-sept ans car Mehun avait été commencé en 1370 par le maître d’œuvre Guy de Dammartin (ou Daumartin). Par la grâce de ses tourelles légères Mehun annonçait déjà les châteaux de la Loire.
    Cette résidence fastueuse est représentée dans les Très riches heures du duc de Berry.
    A la mort de Jean de Berry en 1416, le palais revient derechef à la couronne. Il devient alors l'une des résidences préférées de Charles VII.  Le « roi de Bourges » y séjourne souvent. C’est là que, le 30 octobre 1422, il apprend la mort de son père et qu’il est proclamé roi de France. Les états de Languedoc s’y réunissent en novembre 1425. Jeanne d’Arc y réside avec le roi à la fin du mois de septembre 1429, après la dissolution de l’armée du sacre, et de nouveau en décembre, après l’échec contre La Charité. C’est de Mehun, en décembre, que l’anoblissement de la famille de Jeanne est daté.  Le roi Charles VII, malade, y passe les trois derniers mois de sa vie et y meurt le 22 juillet 1461.
    La suite est l'histoire d'une longue et triste agonie. Incendié en 1550, endommagé par les Guerres de Religions et démantelé au XVIIe siècle, il reçoit le coup de grâce à la Révolution. Du joyau de Jean de Berry ne restent plus aujourd'hui que le grand donjon cylindrique, où un musée Charles VII a été aménagé, une tour éventrée et le plan au sol.

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