• Une petite histoire de Cluny.

    A propos de Cluny.

    Le 11 septembre 910, le duc d’Aquitaine, et comte de Mâcon, Guillaume le Pieux fonde l’abbaye bénédictine de Cluny sur des terres que sa sœur, la comtesse Ava ou Eve (de Chalon ?) lui a données en 893, lorsqu’elle est devenue abbesse de Sauxillanges. Il confie Cluny à l’abbé Bernon venu avec des moines de Baume et de Gigny. En 917, Ebbes (ou Ebbon, mort en 937), un fidèle de Guillaume, fonde à son tour l’abbaye de Déols en Berry pour Bernon ; la nouvelle abbaye reçoit en 919 des moines de Saint-Gildas de Rhuys fuyant les Normands.

    Entre 916 et 918, le marquis de Neustrie Robert apporte son aide à Raoul, fils de Richard le Justicier, pour enlever Bourges à Guillaume le Pieux d’Aquitaine. Le monastère de Souvigny est fondé par Aymard de Bourbon, vassal du duc Guillaume, et donné à Cluny.

    Vers 932 l’abbé Odon de Cluny obtient du pape Jean XI une formule proche de l’exemption, avec la liberté d’élection de l’abbé et le droit de celui-ci à diriger plusieurs monastères.

    En 954 l’aristocrate provençal Maïeul  (vers 910-994) est choisi pour coadjuteur par le troisième abbé de Cluny Aymard (927-963), devenu aveugle. Il inaugure la construction d’une nouvelle église abbatiale : Cluny II, dotée d’un transept de forte envergure latérale et d’une tour de croisée, est consacrée par l’abbé Maïeul en 981 et achevée pour l’essentiel en 983.

    En 982, le comte Eudes Ier de Blois réforme l’abbaye bénédictine de Marmoutier, qu’il rattache à Cluny. En 990 Cluny se dote d’un nouveau coutumier.

    Le 22 avril 998 l’abbé Odilon de Cluny obtient du pape Grégoire V le premier privilège d’exemption tant de la justice que du pouvoir d’ordre de l’évêque diocésain.

    En mai 999, à Saint-Marcel-lès-Chalon, en présence du roi, Hugues, le nouvel évêque d’Auxerre (999-1039) et comte de Chalon soumet à l’abbaye de Cluny l’abbaye de Paray-le-Monial fondée par son père en 977.

    L’abbé Odilon de Cluny, en 1016, fait ratifier à l’assemblée de Verdun-sur-le-Doubs de nouvelles règles contre la guerre privée. En avril 1021, le pape Benoît VIII enjoint aux évêques d’Aquitaine, de Bourgogne et de Provence de défendre les domaines de Cluny contre toute forme d’agression.

    En 1024 l’abbaye de Cluny obtient du pape Jean XIX un grand privilège d’exemption pour toutes les maisons, moines et moniales dépendant de l’ordre clunisien.

    Odilon, cinquième abbé de Cluny, publie une révision des coutumes de l’abbaye en 1026.

    Le roi de Navarre Sanche le Grand visite l’abbaye de Cluny en 1032.

    En 1048, le chevet de Saint-Jean-d’Angély est consacré. L’ancienne abbaye était entrée dans le giron de Cluny vers 1030.

    L’abbé Odilon, mort en 1049, est l’instaurateur de la fête des défunts, le 2 novembre. Hugues de Semur succède à Odilon. Hugues sera abbé jusqu'à sa mort en 1109.

    Guillaume VIII, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers, donne à Cluny Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers (1076).

    En 1062, le vicomte de Limoges Adémar II donne à l'abbaye de Cluny et à son abbé Hugues de Semur l'abbaye de Saint-Martial de Limoges.

    Vers 1077, le roi de Castille Alphonse VI  double sa donation annuelle à Cluny, qui s’élève désormais à 2000 mancusos d’or.

    En 1079 le roi Philippe Ier cède à Cluny la collégiale Saint-Martin-des-Champs, fondée par son père en 1059.

    En 1080, Udalric, moine de Cluny, rassemble les coutumes de Cluny dans un recueil.

    Les clunisiens de Saint-Etienne de Nevers dotent leur église d’une nouvelle nef, la dédicace a lieu en 1097.

    En 1081, le duc d’Aquitaine Guillaume VIII rattache Saint-Eutrope de Saintes à Cluny.

    A partir de 1088, l’abbé Hugues de Cluny entreprend la construction de la grande abbatiale dite aujourd’hui Cluny III, qui est, à son achèvement en 1130, la plus grande église de la Chrétienté. Passant à Cluny le 25 octobre 1095, le pape Urbain II y consacre l’autel majeur, l’autel matutinal et trois autels des « premières chapelles » (d’abside ?). Vers 1120, l’abbé Pons de Melgueil ordonne la destruction des parties restantes de Cluny II. En 1125-1126, une partie des voûtes s’écroule dans la nouvelle nef, qui est aussitôt restaurée.

    Le 23 octobre 1130, le pape Innocent II célèbre la dédicace de la nouvelle abbatiale de Cluny III, nef à cinq vaisseaux.

    Réplique de celle-ci, l’église de Paray-le-Monial est sur le point d’être achevée.

    L’abbaye de Cluny fut supprimée en 1791 et en 1798 le terrain de l’abbaye fut découpé et vendu par lots. Elle fut alors presque entièrement détruite. Seuls subsistent aujourd’hui les bras sud du grand et du petit transept, ainsi que le clocher qui coiffe le croisillon sud du grand transept. Il est bien difficile d’imaginer ce que fut cette gigantesque abbaye.

    Cluny fait l’objet d’un bel article de Dominique Iogna-Prat  dans le Dictionnaire encyclopédique du Moyen Âge (pages 349 à 351 du tome I) paru en 1997 sous la direction d’André Vauchez.

    « Livres recherchés.Le premier troubadour. »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :