• La péninsule ibérique à la fin de l'Empire et après les grandes invasions.

     

    Issus de l’archipel danois et du sud de la Scandinavie, les Vandales, après s’être installés en Poméranie, puis entre l’Oder et la Vistule, passent le Rhin en compagnie des Suèves et des Alains en 407 et envahissent la Gaule Romaine, où ils ne font que passer, en semant la mort et la désolation. Après avoir franchi les Pyrénées, dès 409, les Suèves et les Vandales Hasdings s’implantent en Galice ; les Alains s’établissent en Lusitanie et dans la région de Carthagène ; les Vandales Silings occupent la Bétique. En 416, Rome lance les Wisigoths à la reconquête de l’Espagne, le roi Wallia s’étant mis au service d’Honorius, premier empereur [romain] d’Occident. En 429 les Wisigoths chassent les Alains et les Vandales en Afrique du Nord.

    Le roi suève Remismond conquiert Coimbra et Lisbonne avant d’être repoussé en Galice par le roi wisigoth Euric (466-484). Ce dernier agrandit ainsi son royaume qui s’étendait déjà de l’Atlantique aux Alpes. En 507, le roi des Wisigoths Alaric II est battu par le roi des Francs, Clovis. Le centre du royaume wisigoth n’est plus la Gaule, mais l’Espagne. Leur capitale se déplacera de Narbonne à Barcelone, puis Mérida avec Agila (549-554) et Tolède avec Athanagild (554-567). Appelé par les rebelles de la Bétique, partisans d’Athanagild contre Agila, l’empereur byzantin Justinien envoie en Espagne des troupes qui reconquièrent le sud de la péninsule ibérique. Cette région restera en partie à l’empire byzantin jusqu’en 626.

    Le roi Léovigild, vers 585,  défit dans une grande bataille le roi des Suèves  et annexa ainsi toute la Galice suève à son royaume. En 587 son fils, le roi Reccared, abandonne l’arianisme pour le catholicisme. Enfin le roi Suintila, en 626, achève l’unité de la péninsule en conquérant les régions encore dominées par Byzance qui conserve les Baléares. Vers 600, le grand Isidore de Séville donne à Suintila l'épithète de gloriosissimus. Rodrigue (Rodéric), le dernier roi wisigoth d’Espagne, perd son royaume en 711. Appelés à l’aide par le fils de son prédécesseur, les musulmans du chef berbère Tāriq envoyés par Mūsā, l’émir du Maghreb, défont les Wisigoths à la bataille du Guadalete, ce qui les incite à entreprendre une guerre de conquête.  En quatre ans, les troupes de Mūsā se rendent maîtresses de la péninsule ibérique, à l’exception de l’extrême nord d’où partira la Reconquista chrétienne.


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  • Saint Avit de Vienne.


    Avit, Alcimus Ecdicius Avitus, est né vers 450 à Vienne. Sa famille est d’origine sénatoriale, auvergnate, est alliée à l’empereur Avitus (mort en 456), à Papianille, sa fille, femme de Sidoine Apollinaire, à son fils Ecdicius qui participa à la défense de Clermont en 471 et 472.


    Son père Hesychius et sa mère Audentia eurent au moins six enfants, dont l’un, Apollinaire devint évêque de Valence.

    Son père étant devenu évêque de Vienne de 475 à 490, il se maria, eut des enfants, devint, peut-être vers quarante ans, veuf, puisqu’il se retira dans un monastère aux portes de Vienne. Vers 490, il fut élu évêque métropolitain de Vienne, succédant ainsi à son père. Il mourut probablement un 5 février 518, vers soixante-huit ans.

    En 494, il libéra de nombreux prisonniers de guerre faits par son roi, le Burgonde Gondebaud, en Italie lors des combats contre Odoacre. Il tenta vainement de convertir Gondebaud de l’arianisme au catholicisme, mais finit par réussir auprès de son fils Sigismond. Il fut donc particulièrement intéressé par la question de la conversion de Clovis.

    Dans la biographie de Clovis par Michel Rouche, la lettre d’Avit de Vienne à Clovis est reproduite in extenso et traduite en français.

    Cette lettre, sans doute postérieure à novembre 498, est le seul écrit contemporain qui parle du baptême de Clovis, ce document est donc primordial.
    Malheureusement cette missive a été coupée par la distraction d’un scribe. Nous ne savons donc pas ce qu’Avit disait en conclusion.

    Avit n’avait pas pu se rendre au baptême de Clovis par Rémi, à Reims, le jour de Noël.

    Il fut en relations régulières avec les papes Symmaque (498-514) et Hormisdas (514-523).

    6-15 septembre 517 : Avit, et le roi Sigismond imitant l’exemple de Clovis, convoquent les évêques des régions sous contrôle burgonde au concile d’Épaone ( Albon ? Yenne ? Saint-Maurice ?), qui se tient sous la présidence des deux métropolitains Avit de Vienne et Viventiole de Lyon. Le concile se montre tolérant envers les ariens, qui dominent dans l’aristocratie burgonde ; il renforce d’autre part l’autorité du métropolitain, à la différence du concile d’Orléans de 511.

    Avit inaugura le monastère de Saint-Maurice d’Agaune le 22 septembre 517.

    Il est, dans le cadre de l’Église catholique des Gaules aux Ve et VIe siècles, le plus grand personnage ecclésiastique du temps. Il est le défenseur éloquent de la primauté pontificale, parlant au nom de tous les évêques de Gaule. Il connaît Remi, auquel il a écrit une lettre, mais il a sur lui la supériorité d’être un grand théologien. De plus il connaît le grec, et le latin qu’il pratique est classique et recherché. Sa lettre à Clovis, comme l’indique Michel Rouche, est «  un chef-d’œuvre de rhétorique et remplie de figures de style : litotes, métonymies, antithèses, antiphrases, catachrèses et synecdoques ». 

    Lorsqu'il compose le De consolatoria castitatis laude pour sa sœur, la moniale Fuscine, Avit de Vienne s'inscrit dans la tradition du discours sur la virginité. Très présent dans la littérature ascétique, ce thème reflète la situation particulière qu'occupe la virgo dans la société chrétienne de l'Antiquité tardive, tant dans le monde grec que dans le monde latin.

    La plus grande partie de la collection des poèmes d’Avit fut détruite dans Vienne vers 500 lors du siège de la ville par les Francs. Avit supervisa lui-même en 507 la réédition des poèmes subsistants et l’édition de ses lettres, dont celle adressée à Clovis.


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  • Début du mois de mai 1945 en Europe.

     

    Le 1er mai le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) adhère à l’accord de Londres du 14 novembre 1944 définissant les attributions de l’autorité de contrôle alliée sur l’Allemagne.
    Le 1er mai l’île d’Oléron est enfin libérée par les troupes françaises, après la « poche » de Royan libérée le 18 avril 1945.
    Le 2 mai voit la capitulation de l’armée allemande d’Italie ainsi que l’investissement de Berlin par les troupes soviétiques.
    Le 4 mai les forces allemandes du Danemark, des Pays-Bas et de Westphalie déposent les armes.

     

    A Reims, le 7 mai, au quartier général d’Eisenhower, est signée la capitulation sans conditions du IIIe Reich. Elle prend effet le 8 mai à 23 h01. Il s’agit d’un acte purement militaire.
    Une nouvelle signature a lieu à Berlin le 9 mai à 0 h 43, qui est l’heure de la fin de la réunion, à la demande des Soviétiques. Sur cet acte, daté officiellement du 8 mai, la mention « Haut commandement de l’Armée rouge » remplace la mention « Haut commandement soviétique » portée sur la reddition de Reims.
    A Reims il y a comme témoin français le général François Sevez, et à Berlin le général Jean de Lattre de Tassigny.
    Les Occidentaux choisiront la date du 8 mai pour commémorer la fin de la guerre en Europe, tandis que les Soviétiques la célébreront le 9.
    Le 9 mai Prague est libérée avec le concours des soldats russes de l’armée Vlassov qui affrontent une division de Waffen-SS. Ce même jour l’armée soviétique fait sa jonction avec la résistance tchèque, permettant ainsi la libération totale de Prague ainsi que le départ des restes de la division d’infanterie de l’armée Vlassov qui avait si vaillamment combattu les troupes allemandes depuis le 5 mai.
    Les dernières poches allemandes de l’Atlantique ne déposeront les armes que le 11 mai 1945.

     

    L’armée Vlassov, c’est celle de ce jeune général soviétique qui s’était couvert de gloire dans l’Armée rouge avant d’être capturé avec ses soldats par les Allemands devant Léningrad. La plupart s’engagèrent ensuite dans la Wehrmacht – par antisoviétisme (Vlassov s'estimait trahi par Staline) et sachant que, de toute façon, les soldats soviétiques faits prisonniers étaient traités -eux et leur famille- comme des traîtres par Moscou, autant dire promis à la mort. Cette armée Vlassov n’a certes pas laissé que de bons souvenirs dans les territoires où elle a combattu, notamment en France. Mais ces soldats n’étaient pas tous des criminels de guerre, loin de là, et ils se battaient pour leur survie, la leur et celle de leurs familles. En outre, c’étaient d’abord des déportés comme des millions d’autres captifs des nazis dans l’Europe conquise. Enfin, il est bien établi qu’en raison de l’horreur et de la terreur quotidienne de la vie en URSS, la plupart des régions envahies par l’armée allemande se crurent d’abord libérées avant d’être détrompées par la façon dont les nazis traitaient les slaves : en esclaves.

     

    Le 15 mai, la France devient membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

     

    Le 20 mai, dans un discours prononcé à l’occasion de la conférence des secrétaires de fédérations du Parti socialiste SFIO, Léon Blum livre son sentiment sur la place que les résistants sont en droit de revendiquer dans la France libérée : une leçon de démocratie passée trop inaperçue !

     


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  • Les princes de l’Aquitaine ancienne.

    Au temps des « grandes invasions », les Wisigoths, d'abord établis comme fédérés en Aquitaine seconde et autour de Toulouse, étendirent ensuite leur État à presque toute l'Aquitaine ; mais Clovis, vainqueur de leur roi Alaric II à Vouillé (507), fit entrer cette partie de la Gaule dans le royaume franc. L’Aquitaine garde des empreintes persistantes de la civilisation gallo-romaine. Il est significatif que l’Aquitaine ait été la seule province des Gaules qui conserva son nom antique.  Au VIe siècle, l'Aquitaine fit l'objet de nombreux partages, et, à partir de 580, fut envahie par les Gascons, venus du sud des Pyrénées, populations qui ont donné leur nom à l'antique Novempopulanie. Dès 533 un fils de Clotaire Ier, Chramn, fut chargé de surveiller et de mater cette région turbulente. Il faut y voir là un premier roi franc d’Aquitaine, Grégoire de Tours le nomme « rex ».  Ce premier royaume d’Aquitaine dura à peine 5 ans, de 555 à 560. Chramne s’étant sans doute montré trop ambitieux le roi Clotaire, son propre père,  marcha contre lui. Réfugié en Bretagne, auprès de Conomer, il est vaincu, étranglé et brûlé avec sa femme et ses filles.
    Gondovald, à la fin du siècle, tenta de se tailler une principauté, aidé entre autres par des évêques et comtes aquitains, mais il fut défait et tué en 585.
    De 629 à 632 un deuxième « royaume » d’Aquitaine est créé au profit de Caribert, fils de Clotaire II et frère de Dagobert Ier. Caribert a installé sa capitale à Toulouse. Décédé, il fut inhumé à Saint-Romain de Blaye.  Au cours de la seconde moitié du VIIe siècle, l'autorité des rois francs n'arriva plus à s'exercer dans cette partie du royaume et le pouvoir passa aux mains des ducs Félix puis Loup (duc d’Aquitaine de 670 à 688), et enfin Eudes (†735). Vers 660, le maire du palais Ébroïn reconnaît comme patricius  le dux de Toulouse, Félix, qui se comporte en princeps. Son successeur Loup rencontre des résistances locales, comme à Limoges.  C’est ainsi qu’est né un nouveau ducatus Aquitaniae, devenu un principatus, duché héréditaire qui a pu constituer une patria pour ses habitants, les Aquitani. De 688 à 772, soit pendant presque un siècle, ceux que j’appelle les « princes d’Aquitaine », dont le nom apparait en gras, ont dû lutter contre les invasions des « sarrasins », contre les Vascons, et surtout contre les attaques incessantes des Pépinides et des Carolingiens. Ces derniers ont fini par venir à bout du particularisme aquitain, non sans recréer un « vice-royaume » d’Aquitaine en 778 pour des princes carolingiens.

    Commençons d’abord par Eudes : certains ont dit qu’il était le descendant du roi d’Aquitaine Caribert, d’après la charte d’Alaon, reconnue maintenant comme fausse. Le 21 mars 717 Chilpéric II, roi de Neustrie sous la coupe de Rainfroi, se réfugie auprès du « princeps » Eudes, à qui il reconnaît le titre de roi d’Aquitaine : le troisième royaume d’Aquitaine est né, dont la capitale est à Bourges. Le Saint-Siège  légitime la dignité de princeps du duc d’Aquitaine, reconnu à juste titre comme champion de la chrétienté dans sa lutte contre les Arabes d’Espagne. En 718 Eudes rassemble une armée de Vascons, qu’il mène jusqu’en Neustrie. Le maire du palais d’Austrasie, Charles Martel, le met en fuite et le poursuit de Paris à Orléans. Eudes rentre en Aquitaine avec Chilpéric II. Cependant Charles Martel reconnaît à Eudes le titre de roi en 719. En 721 le roi d’Aquitaine Eudes, aidé d’une armée d’Aquitains, de Basques et de Francs, livre bataille devant Toulouse assiégée par les musulmans. As-Samh est tué et son expédition anéantie.  Charles Martel, en 731, lance deux expéditions successives contre Eudes d’Aquitaine. En 732 le nouveau gouverneur d’Espagne, Abd-er-Rhâman, envahit le territoire vascon, dévaste les faubourgs de Bordeaux, inflige au duc d’Aquitaine une défaite totale près du confluent de la Garonne et de la Dordogne ( ?) et remonte vers Poitiers et Tours. Eudes d’Aquitaine doit faire appel à Charles Martel. Le 17 octobre l’armée de  Charles Martel, et des Aquitains, remporte une victoire décisive sur les Arabo-berbères à Moussais, au nord de Poitiers.  Après la mort d’Eudes en 735, l’autonomie aquitaine prend fin provisoirement.  Mais en 735 et 736 Charles Martel doit faire campagne en Aquitaine contre les fils d’Eudes, Hunald et Hatton, qui se sont révoltés. Hunald compose avec Charles Martel qui ne lui reconnaît toutefois que le titre de duc, non celui de roi d’Aquitaine. Eudes aurait eu trois fils de sa femme Valtrude.
     Hunaud, ou Hunald Ier, fils d’Eudes et de Valtrude, sera duc d’Aquitaine de 735 à 745, non sans subir des attaques des Francs à partir  de 743. Pour riposter il fit alliance avec le duc de Bavière Odilon. Si Pépin et son frère Carloman se comportaient en rois (Pépin ne fut roi qu’en 751), pourquoi pas Hunald et Odilon qui avaient une tradition royale beaucoup plus ancienne ? En 745, Hunaud remet sa couronne à son fils Waïfre, et se retire dans un monastère de l’île de Ré. Il quitte l’île de Ré pour aller à Rome, où il arrive probablement en 752. Il semble que Hunaud soit encore en vie en 756.
     Waïfre succède à son père en 745. En 748 ou 749 Waïfre donne refuge à Griffon, un fils de Charles Martel et Swanahilde, donc demi- frère de Pépin et Carloman. Griffon reste en Aquitaine jusqu’en 753, année où il est assassiné alors qu’il cherche à gagner la Lombardie. Le territoire de Waïfre devient un véritable sanctuaire où se réfugient tous les Francs révoltés. Au moi d’août 766 ou 767 Pépin le Bref réside à Bourges, où il fait construire un palais. Après le rassemblement de l’armée pour une campagne en Aquitaine, son fils Charles mène les Francs jusque sur la Garonne. Il dévaste l’Aquitaine jusqu’à Agen, le Périgord et l’Angoumois. Il obtient la soumission de l’oncle de Waïfre, Remistan. Il remet au monastère Saint-Martial de Limoges la bannière dorée enlevée au duc Waïfre. A la mi-février 768 le roi Pépin le Bref se rend d’Orléans à Saintes où il promulgue un capitulaire de « pacification » pour l’Aquitaine.  Au printemps, toujours à Saintes, Pépin fait pendre Remistan. Pépin se fait livrer la mère, la sœur et les petits enfants de Waïfre : on ne sait pas ce qu’ils sont devenus. Puis il se rend à Bordeaux pour conclure un accord avec les Vascons et avoir les mains libres contre Waïfre, qui est assassiné le 2 juin 768, dans la forêt de la Double dit-on. La principauté d’Aquitaine a disparu, sous les  coups redoublés de Charles Martel, de Pépin le Bref et de Charlemagne.
    Le sort des otages aquitains livrés en 768, pour écraser définitivement les révoltes pour l’indépendance du pays, fut terrible. Regroupés et dirigés par Lambert Aganus, fils alors mineur d’Aganus, seigneur de Turenne, ils furent mis en surveillance à Aix-la-Chapelle (Aachen). Ils y restèrent jusqu’en 823, soit cinquante-cinq ans ! Quinze ans plus tard, en 838, l’Aquitaine se souleva de nouveau.

    En 769 Hunald II, un fils de Waïfre, tenta de soulever  à nouveau l’Aquitaine contre les Francs. Hunald fut capturé par les Vascons qui le livrèrent à Charlemagne. Hunald échappa à la captivité deux ans après sous le prétexte d’aller en pèlerinage à Rome.  En 772 l’Aquitaine est définitivement soumise aux Carolingiens. Hunald II, qui s’était réfugié auprès du roi Didier de Lombardie, est tué en 774 à Pavie lors de la prise de cette ville par Charlemagne, qui ceint la couronne lombarde.

    Ce même Charlemagne crée en 778, pour Louis, son fils premier-né, un royaume d'Aquitaine subordonné à l'autorité du roi franc. Louis est couronné roi d’Aquitaine à Rome, le 15 avril 781, par le pape Adrien Ier. Louis « le Pieux » est roi d’Aquitaine jusqu’en 814 puis empereur de 814 à 840. Son fils Pépin Ier d’Aquitaine lui succède de 814 à 838. Pépin II, fils du précédent est roi d’Aquitaine de 838 jusqu’après 864. Louis II « le Bègue », roi de Neustrie de 856 à 877, roi d’Aquitaine de 867 à 877 deviendra Roi de Francie occidentale en 877 jusqu’à sa mort en 879.

    Le royaume carolingien d’Aquitaine disparut en  877.

    L’historien Michel Rouche a démontré que les princes d’Aquitaine, de Eudes à Hunaud II, en passant par Waifre, ont bien été « rois ». Il a tiré cette conclusion de l’examen de la cérémonie d’investiture royale d’Aquitaine. Elle se déroulait à Limoges, commençait par un séjour à Saint-Martial, patron du prince avec Tève le duc (corruption de Stephanus dux, duc Etienne) et Valérie qui y étaient aussi ensevelis, pour se terminer dans la cathédrale Saint-Etienne. Le roi, puis le duc d’Aquitaine à partir du IXe siècle, avait comme insigne de puissance une chlamyde de soie, un étendard attaché à sa lance, une épée, des éperons, l’anneau de sainte Valérie au doigt, et un cercle d’or sur la tête, c’est-à-dire l’ancien diadème du patrice. Nous pouvons inférer la cérémonie d’investiture pour le VIIIe siècle car, au IXe siècle, en 855, pour écraser l’autonomisme aquitain qui réapparaissait, Charles le Chauve fit sacrer roi d’Aquitaine son fils Charles l’Enfant à Limoges. Le prestige de saint Martial, la position centrale du sanctuaire dans l’Aquitaine expliquent très bien ce choix, qui ne fut jamais démenti par la suite. Henri Plantagenêt après 1154, Richard Cœur de Lion en 1167 et le Prince Noir en 1364 y furent aussi intronisés.
    Michel Rouche a également démontré l’existence des titres royaux et la présence d’insignes de royauté : pavois, bracelets, sceau et diadème, mais également monnaies. Ces princes avaient une administration : il y a des comtes, des ducs, des optimates, des gasindi. Hunald a même un conseiller.  Waïfre a un maire du palais  (puisqu’il possède des villae publicae) et des Juifs qu’il utilise pour les fonctions publiques. Charlemagne n’inventa rien lorsqu’il créa le royaume d’Aquitaine en 781. Il ne fit que recréer le vice-royaume de Chramn, de Charibert II, de Félix, de Loup, d’Eudes, de Hunald, de Waïfre et de Hunaud II.

    Après 877 un duché d’Aquitaine soumis aux Carolingiens, puis à la dynastie capétienne, sera successivement détenu par les Wilhelmides, les comtes d’Auvergne, les comtes de Poitiers,  les comtes de Toulouse et, in fine, par les comtes de Poitiers à partir de Guillaume III (†963),  dont la lignée s’arrêtera à Aliénor (†1204).

    Depuis le 27 mai 2000 Donna Emanuela Pratolongo porte le titre de duchesse douairière d’Aquitaine. Elle est en effet la veuve de Gonzalve de Bourbon, petit-fils du roi Alphonse XIII d’Espagne. On peut dire que ce titre est « de courtoisie » et purement théorique.


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  • NAZCA.

    Les « Lignes de Nazca » sont une des énigmes les plus fascinantes de l’archéologie sud-américaine.

    La signification et la fonction des dessins géométriques ou figuratifs couvrant plusieurs dizaines de kilomètres carrés de pampa désertique sur la côte méridionale du Pérou près de Nazca n’ont cessé d’intriguer.  Les lignes de Nazca furent tracées il y a plus de mille ans, en dégageant la surface sombre du sol pour faire apparaître la couche pierreuse plus claire située immédiatement en dessous.  La terre ainsi écartée fut utilisée pour établir des sortes de levées solides de part et d’autre des lignes, afin d’empêcher que leurs bords se soient progressivement effacés.

    Certains dessins ne sont que des lignes droites parallèles, qui courent sur environ huit kilomètres. D’autres convergent vers un point central, d’autres encore représentent des figures géométriques. Quelques-unes  figurent de gigantesques animaux, parmi lesquels on peut reconnaître un singe de plus de cent mètres de long, une araignée, un caneton, un colibri, un épaulard et un oiseau de mer. Les dernières découvertes, en août 2014, à la suite d'une tempête de sable, ont été faites par un archéologue pilote, lors d’un vol d’inspection. De nouvelles figures, notamment un serpent, un camélidé et un oiseau ont alors été répertoriées. Ces dessins présentent des ressemblances certaines avec les motifs des poteries et des tissus de Nazca, indiquant qu’ils furent sans doute réalisés par les Hommes de Nazca, mais leur datation exacte reste extrêmement difficile. L’exécution de ces décorations mystérieuses est d’une précision remarquable, et cela est d’autant plus surprenant qu’elles ne peuvent être pleinement appréciées que lorsqu’elles sont survolées en avion à haute altitude – une réalité que les anciens Nazcas ne pouvaient de toute évidence pas imaginer. Les théories les plus folles ont évidemment été élaborées pour tenter d’expliquer leur fonction – certaines avançant même qu’i s’agissait d’œuvres réalisées par, ou pour, des extraterrestres. En réalité, les lignes droites étaient vraisemblablement des repères astronomiques, et les figures zoomorphes représentaient probablement des offrandes faites aux divinités du ciel et des montagnes.

    Des articles plus complets et pertinents existent dans Encyclopædia Universalis, ou même Wikipédia.


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