• Jacques Cœur est né à Bourges vers 1395 et mort à Chio le 25 novembre 1456.
    Fils d’un gros marchand pelletier de Bourges, il fut compromis tout jeune avec un faux-monnayeur mais réussit à se tirer de ce mauvais pas. Il se remit dans les affaires et rendit de nombreux services à la cour de Charles VII à Bourges. Dès 1432, il s’était lancé dans le commerce avec les pays du Levant. Etablissant la base de ses entreprises à Montpellier, il se rendit en Syrie, à Damas, noua des relations régulières avec les ports espagnols, avec Gênes et Florence, et installa des agents à Avignon, Lyon, Limoges, Rouen, Paris et Bruges. Il menait de front toutes sortes d’entreprises : banque, change, mines, épices, draps, métaux précieux, et fit même la traite des belles Circassiennes.
    Nommé maître des monnaies (1436) puis argentier du roi en 1439, il entra en 1442 au Conseil du roi et fut anobli. Il était en outre commissaire auprès des états du Languedoc (1441) et visiteur général des gabelles pour le Languedoc (1447). Il était devenu en fait le « ministre des Finances » du roi Charles VII et c’est lui qui présida à l’assainissement monétaire réalisé par les ordonnances de 1435 et 1451. Charles VII lui confia plusieurs importantes missions diplomatiques. Protégé par Agnès Sorel, Jacques Cœur, comme Fouquet plus tard, ne connut plus de limites à ses ambitions. Il possédait de grands domaines dans le Berry, en Bourbonnais et en Beaujolais, de somptueux hôtels à Bourges, où subsiste encore l’hôtel Jacques-Cœur édifié vers 1443-1453 ainsi que sa maison natale, et à Montpellier. Ses navires sillonnaient la Méditerranée. Créancier du roi, il avait aussi de nombreux débiteurs à la cour. Une cabale se forma contre lui. Accusé à tort d’avoir empoisonné Agnès Sorel, il fut accusé de malversations. Arrêté en juillet 1451, il passa trois ans en prison, se vit condamner à une énorme amende et eut ses biens confisqués. Grâce à son neveu, le maître des galées de France  Jean de Villages, il réussit à s’évader et trouva refuge auprès du pape. Il alla mourir à Chio en commandant une expédition montée contre les Turcs par Calixte III.
    Sa mémoire fut réhabilitée par Louis XI, qui restitua une partie de ses biens à sa famille.


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  • Du Guesclin était campé près de Cocherel, sur la gauche de l'Eure, et il manquait de vivres.
    Le captal lui envoya un héraut pour lui offrir du vin et des provisions de bouche. « Gentil héraut, répondit l'intrépide Breton, vous savez très bien prescher ; aussi pour votre discours je vous donne un coursier de cent florins. Mais dites au captal que je veux combattre, et que s'il ne vient pas à moi, je marcherai à lui. Avant la fin du jour, je mangerai un quartier du captal. » Par ces derniers mots, du Guesclin voulait faire entendre qu'il ferait le captal prisonnier, et qu'il aurait le quart de la valeur de ses biens pour sa rançon. II lui envoya donc un héraut pour lui proposer de descendre dans la plaine et d'accepter la bataille ; mais voyant ce héraut revenir sans réponse, il s'avise d'un stratagème, fait sonner la retraite et feint de décamper. Les Navarrais veulent soudain s'élancer à la poursuite des Français. Vainement le captal cherche à les retenir en s'écriant : « Je" n'ai pas ouï dire que du Guesclin ait jamais daigné décamper ; c'est une ruse de guerre. »
    Sa voix se perd dans le tumulte, et lui-même est entraîné avec les siens. Aussitôt que Du Guesclin les voit dans la plaine : « J'espère, dit-il, donner le captal au roi, pour étrenne de sa noble royauté, » II arrête et change le mouvement de sa troupe : « Pour Dieu, amis, s'écrie- t-il, souvenez-vous que nous avons un nouveau roi de France (Charles V, qui fut couronné trois jours après cette bataille] ; que sa couronne soit aujourd'hui étrennée par vous ! » Les deux
    armées font des prodiges ; la victoire est longtemps disputée. Mais trente chevaliers gascons, qui ont formé le hardi projet d'enlever le captal, marchent étroitement serrés les uns contre les autres, pénètrent dans le bataillon où combat ce guerrier, ne cherchent que lui, le joignent, l'enlèvent malgré tous les efforts faits pour le délivrer, et les Navarrais sont vaincus. Le captal fut confié à la garde de Roland Bodin, simple écuyer, qui le remit à Charles V ; et ce prince
    l'envoya au marché de Meaux, pour y demeurer prisonnier sur sa parole.


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  • LE CAPTAL DE BUCH

    Jean III de Grailly, connu sous le nom de Captal de Buch, est né vers 1331 et décédé le 7 septembre 1376 dans sa prison du Temple à Paris, et quasiment contemporain du Prince Noir.


    Il est le fils de Jean II de Grailly et de Blanche de Foix-Béarn, et donc cousin de Gaston Fébus.
    Il fut célébré par Froissart comme un modèle des vertus de chevalerie. A l’exemple de ses ancêtres, il servit fidèlement les Plantagenêts, et particulièrement le Prince Noir qui avait sensiblement le même âge que lui, durant la guerre de Cent Ans.
    Comte de Bigorre par donation du roi Edouard III, il hérita de toutes les possessions de son père à la mort de son frère Gaston de Grailly en 1362.
    Ses titres étaient vicomte de Bénauges et Castillon, captal de Buch, seigneur de Puy-Paulin (dans Bordeaux), Castelnau, Langon, Latresne, Cadillac, Pommiers, Podensac, Grailly et Rolle (en Savoie), Meille (en Espagne) etc. Il fut fait en outre chevalier de l’ordre de la Jarretière. Lieutenant du Prince Noir, il fut, avec Chandos, le principal artisan de la victoire anglaise de Poitiers en 1356. C’est en effet lui qui captura le roi Jean II le Bon.
    L’année suivante il participa avec son cousin Gaston Fébus à une croisade en Prusse orientale.
    Au retour il participe à l’écrasement d’une Jacquerie à Meaux (1358).
    En 1363 il commandait les Navarrais du roi Charles le Mauvais en Normandie mais il fut vaincu et fait prisonnier en 1364 par Du Guesclin à Cocherel.
    Le roi Charles V, qui voulait retenir ce vaillant capitaine à son service, lui donna la seigneurie de Nemours.
    En 1365 le Captal assista, pour le roi de Navarre, au traité de paix qui fut signé à Saint-Denis.
    Jean III combattit aussi en Castille  dans la guerre qui opposa pour le trône Pierre le Cruel à Henri de Trastamare.
    En 1371, revenu en Aquitaine, il fit de nouveau allégeance à la Couronne anglaise et le roi Edouard III le nomma connétable d’Aquitaine. Il renvoya la donation de la seigneurie de Nemours au roi de France. Repris par les Français en 1372 à Soubise, refusant obstinément de servir Charles V, Il mourut enfermé au Temple. En effet Charles V voulait le libérer contre la promesse de ne plus porter les armes contre la France, ce qu’il refusa toujours.
    Il avait épousé en 1350 Rose d’Albret, fille de Bernard Ez V et de Mathe d’Armagnac, dont il n’eut pas de postérité.
    Son oncle Archambaud de Grailly recueillit son héritage. Archambaud, marié à Isabelle de Foix vers 1360, devint comte de Foix et seigneur souverain de Béarn en 1398.
    Le captalat de Buch est mentionné dès le XIIIe siècle. Ce titre – captalat – est unique en France et rare : on ne connaît qu’un autre titre de captal à l’époque de Charles V, celui de Trente. Le pays de Buch appartenait anciennement à la famille « de Bordeaux » et le titre de captal semble avoir été créé pour  elle et/ou par elle. Les Grailly l’acquirent par mariage avec la dernière héritière, Assalide de Bordeaux, au début du XIVe siècle.
    Le captalat de Buch englobait tout le pourtour du Bassin d’Arcachon appelé à l’époque mer d’Ignac ou mer de Buch. Cette seigneurie féodale ne disparut qu’en 1791. Il y eut donc une suite ininterrompue de « captaux » de Buch pendant des siècles mais le plus célèbre, et connu sous ce nom, fut bien Jean III de Grailly.

    Ceci n’est qu’un résumé bien sûr.


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    Aujourd’hui c’est la Saint-Gontran, mais qui fut Gontran ?
    Gontran, ou Gontram, était un roi des Francs qui régna de 561 à 592. Fils de Clotaire Ier, il hérite en 561 de l’ancien royaume de Bourgogne, augmenté du Berry, de l’Orléanais et de quelques régions provençales. Il transfère sa capitale d’Orléans à Chalon-sur-Saône. A la mort de Caribert, il reçoit quelques cités en Aquitaine, plus l’Avranchin et le Nantais. Il épouse successivement Wénéranda, puis en 556 Marcatrude, fille du duc Magnacaire, enfin Austregilde dite Bobila, une ancienne esclave. Ses fils légitimes et illégitimes étant morts, il décida d’adopter son neveu Childebert II. Cette alliance fut conclue à Pompierre en 577, renouvelée en 584 puis au traité d’Andelot le 28 novembre 587. Gontran mena plusieurs guerres contre son frère Chilpéric, contre le prétendant Gondovald et contre les Wisigoths de Septimanie. Grégoire de Tours le considère comme un bon roi et même un thaumaturge. Il meurt le 28 mars 592 et est enterré dans la basilique Saint-Marcel près de Chalon-sur-Saône. Peu après sa mort il fut proclamé saint.
    Mais c’était une sorte de « Homais » superstitieux et cruel !

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    A la bonne heure ! 

    Voici que la saison du jardinage, des balades et des voyages est ouverte.

    Où vais-je partir d’abord ? Pas trop loin pour commencer.

     

    Mais je continue à lire des bouquins.

    En ce moment  je suis dans les « Grands zhéros de l’Histoire de France » de Clémentine Portier-Kaltenbach. J’ai bien apprécié le chapitre sur le Comte Léon ainsi que la partie III, intitulée « Zhéros Zhéros 7 » concernant Soubise, Grouchy, Bazaine et le général Boulanger.

    Un livre facile à lire et un peu iconoclaste, ça fait du bien.

    C'est le printemps et j'apprécie.


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