• Raoul "de Bourgogne" un roi du début du Xe siècle.

    Un roi mal connu de l’Histoire de France : Raoul de Bourgogne.
    Dans la suite des « rois de France occidentale » on égrène les dynasties mérovingienne (jusqu’en 751), carolingienne (jusqu’à Louis V mort en 987) et, enfin, capétienne.
    Mais sont venus s’insérer, durant l’ère carolingienne, deux membres d’une dynastie appelée les Robertides ou Robertiens, ancêtres d’Hugues Capet. Il y eut d’abord Eudes, sacré roi à Sens le 29 février 888, mais qui dut reconnaître le Carolingien Charles le Simple (mort à Péronne le 7 octobre 929) comme son successeur. Eudes mourut le 1er janvier 898.
    Puis il y eut Robert Ier, frère d’Eudes, qui se fit sacrer roi à Reims le 29 juin 922. Il fut tué un an plus tard à Soissons, le 13 juin 923, en livrant bataille à Charles le Simple, dont la défaite fut assurée par le fils de Robert, Hugues le Grand. Hugues le Grand n’avait pas de frère  et il ne formula aucune prétention au titre royal, se contentant des titres de duc de France et comte de Paris. Il mourut en juin 956.
    Et c’est le 13 juillet 923 que l’on voit Raoul être sacré roi de France occidentale. Il sera le seul roi de Francia de l’illustre famille des « Bosonides ».


    RAOUL (ou Rodolphe) de Bourgogne.
    Mort à Auxerre en janvier 936, roi de France de 923 à 936.
    Fils de Richard le Justicier, duc de Bourgogne, duc lui-même en 921, il était le gendre de Robert Ier, duc de France, qui avait été reconnu roi après la déposition de Charles le Simple. Elu roi par les « grands » menés par Hugues le Grand, à la mort de Robert en 923, il eut longtemps à combattre ces grands vassaux, en particulier Herbert de Vermandois, son beau-frère, puis repoussa les incursions hongroises (926/927) et normandes (930).
    Raoul est par son oncle Boson allié indirectement à la famille carolingienne et, tout en défendant les intérêts de ses domaines bourguignons, il ne peut que poursuivre la politique de son prédécesseur. Mais être roi de France et en même temps marquis de Bourgogne, restaurer l’autorité monarchique et parallèlement jouer son rôle de prince bourguignon, risquent de mettre le roi bien souvent en contradiction avec lui-même. Pourtant, ce prince courageux, énergique qui, plus d’une fois, paya de sa personne, n’hésita pas à agir sur tous les fronts : il devait lutter contre Herbert de Vermandois, repousser les Normands et les Hongrois, se faire reconnaître par les princes méridionaux.
    Il serait fastidieux de raconter tous les épisodes de la lutte entre Raoul et Herbert de Vermandois (descendant en ligne directe par les mâles de Charlemagne), mais il faut indiquer les principales étapes du conflit.
    Herbert cherche par tous les moyens à agrandir sa principauté et veut mettre la main sur les deux bastions royaux que sont Reims et Laon. En 925, il profite de la mort de Séulf, l’archevêque de Reims, pour faire élire à sa place son fils Hugues âgé de cinq ans ! 
    Trois ans après, il s’empare de Laon défendu énergiquement par La reine Emma. Mais Raoul contre-attaque en se faisant aider du jeune duc Hugues, le fils de l’ancien roi Robert, qui ne peut accepter la politique ambitieuse d’Herbert et laisse le roi diriger les comtés entre Loire et Seine. En 931, Raoul reprend Reims, installe le moine Artaud  comme archevêque et sur sa lancée s’empare de Laon et de l’abbaye de Saint-Médard de Soissons. Grâce à l’arbitrage d’Henri Ier de Germanie, Raoul se réconcilie en 935 avec Herbert et lui reconnaît une grande partie de ses possessions. Si le roi n’a pu détruire la principauté de Vermandois, il a du moins sauvé les deux places les plus importantes de la France du Nord, Reims et Laon.
    Raoul lutta aussi énergiquement contre les Normands : Rogmwald fut battu en 925. Quant aux Normands de la Seine, battus eux aussi, ils acceptèrent de cesser leurs pillages contre le versement d’un tribut.
    Les princes méridionaux, fidèles aux Carolingiens, reconnaissent peu à peu le nouveau roi. Guillaume II le Jeune, héritier de son oncle Guillaume le Pieux, fait hommage dès 924 pour l'Aquitaine.
    En 932, Raymond Pons comte de Toulouse et le prince gascon Loup Aznar se rallient au roi Raoul. Seuls les comtes catalans refusent de le reconnaître et continuent à dater leurs actes du règne de Charles le Simple.
    Fort des ralliements des principaux princes méridionaux, Raoul peut se faire appeler dans quelques-uns de ses diplômes Rex Francorum Aquitanorum et Burgondionum.
    Dans son « royaume » de Bourgogne, Raoul dispose de biens patrimoniaux importants et réussit avec plus ou moins de bonheur à neutraliser les petits seigneurs locaux. En 924, il tint plusieurs assemblées à Autun, Chalon et finit par soumettre le turbulent Gilbert de Dijon, le plus puissant des féodaux. En 928, Raoul se rend à trois reprises à Vienne et reçoit l’hommage de son cousin Charles-Constantin. Ainsi le Viennois, le Lyonnais, le Vivarais entraient dans la mouvance du roi Raoul.
    Du côté de la Lotharingie, Raoul eut moins de succès en raison de la politique d’Henri Ier, roi de Germanie.
    En 935, lors d’une entrevue entre Henri et Raoul, le comte Boson se soumit au roi de Germanie. La Lorraine échappait une nouvelle fois au roi de France occidentale.
    Un an après, en 936, mouraient et le roi de France et le roi de Germanie.


    Cette année 936 voit la restauration des rois carolingiens et l’avènement d’Otton Ier, celui qui apparut comme un « nouveau Charlemagne ». Pendant un demi-siècle, les Carolingiens vont tenir la royauté en France tandis que Otton, après avoir annexé l’Italie, rétablit l’empire en 962.
    Le roi Raoul est mort sans héritier direct. Son frère Hugues le Noir ne revendique pas la succession et se contente de gouverner son « royaume » de Bourgogne.
    Le Robertien Hugues le Grand, beau-frère du roi défunt, fait accepter par les princes le principe de la restauration carolingienne : Louis IV d'Outre-mer, fils de Charles III le Simple, devient roi de France.
    Le fils de Hugues le Grand deviendra le premier roi capétien en 987.

    « A propos de l'empereur Julien.Thibault de Termes (1405-1457). »

  • Commentaires

    5
    Princess
    Lundi 11 Mars 2013 à 19:02

    Je suis très curieuse aussi... mais pas de la même époque. Je n'ai pas de tableaux de synthèses ou d'arbres généalogiques, mais je fais des recoupements entre les différentes biographies que je possède. 

    Bises. 

    4
    JPL33 Profil de JPL33
    Lundi 11 Mars 2013 à 18:56

    Je m'y retrouve suite à une longue connivence, presque 20 ans, avec des publications traitant de cette période. Et, surtout,  j'ai des tableaux de synthèses et des arbres généalogiques pour bien me recadrer. Lire, relire, comparer, écrire, chercher, surtout savoir où chercher, encore et toujours. Etre curieux surtout du passé !

    3
    Princess
    Lundi 11 Mars 2013 à 10:02

    Bonjour JP,

    Eh bien, pour une ignorante comme moi, c'est très compliqué, cette époque. Royauté, seigneurs locaux... Je me demande comment tu fais pour t'y retrouver !!!

    2
    JPL33 Profil de JPL33
    Lundi 4 Mars 2013 à 19:02

    Oui Julien... tu peux lire et laisser un commentaire : TANT MIEUX !

    Tu vois j'aime faire des articles sur des gens ou des périodes peu connus LOL.

    1
    .JULIEN.
    Lundi 4 Mars 2013 à 18:53

    Dis donc JP , j'ai l'impression  que ça remarche , chez toi  !!!!   Je touche du bois  !!!

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