• La dernière bataille de la guerre des Gaules.

    La dernière bataille de la guerre des Gaules.

    UXELLODUNUM

    La dernière grande bataille de la guerre des Gaules.

    La bataille d’Uxellodunum est communément admise comme la dernière grande confrontation entre légions romaines et leurs auxiliaires  et les dernières armées gauloises. La principale source historique en est les Commentarii de bello gallico appelée couramment « La guerre des Gaules », de Jules César. Le livre VIII  (VIII-XXXII à VIII-XLIV), attribué à Aulus Hirtius, rend compte de la bataille d’Uxellodunum en 51 avant Jésus-Christ. Alésia est tombée l’année précédente et, si César a porté un coup très dur à la résistance des Gaulois, plusieurs chefs continuent le combat. C’est le cas du Sénon Drapès (région de Sens) et du Cadurque Lucterios (région de Cahors) qui décident de porter la guerre directement dans la province romaine de Narbonnaise.

    Poursuivis par Caninius, un des lieutenants de César, les Gaulois se retranchent sur l’oppidum d’Uxellodunum. Comme à Alésia, les Romains entourent la place forte de camps retranchés et assiègent l’oppidum. Caninius partagea ses cohortes en trois camps. Drappès et Luctère furent faits prisonniers. Puis le Romain Fabius arriva avec ses troupes et se chargea d’assiéger l’un des côtés de la place avec un quatrième camp. Un cinquième camp d’assiégeants, celui de Calenus, vint compléter le dispositif romain. Face à la résistance acharnée des Gaulois, César en personne vient conduire le siège et décide de priver d’eau les assiégés. Le ravitaillement ne pouvait se faire que de deux manières : soit à la rivière, soit à la source jaillissant au pied du rempart. César empêche l’accès à la rivière grâce aux balistes, sorte de grandes arbalètes. Devant la source, il fait construire une grande esplanade surmontée d’une tour de 27 mètres d’où tirent des archers et des frondeurs. Cela lui permet de creuser des galeries pour assécher la source hors de la vue des défenseurs. Les Gaulois essaient, sans succès, de détruire la tour mais les Romains parviennent à priver les défenseurs d’eau. Se croyant abandonnés des dieux, les Gaulois finissent par se rendre.

    César décida de faire un exemple : au lieu d’emmener les survivants en esclavage, il fit couper les mains à tous ceux qui avaient porté les armes et les renvoya chez eux pour inspirer la crainte à ceux qui voulaient encore s’opposer à ses conquêtes. Drappès se laissa mourir de faim. Luctère, qui avait réussi à s’échapper, tomba entre les mains de l’Arverne Epasnact qui n’hésita pas à le livrer enchaîné à César.

    Voilà, résumé succinctement, le siège d’Uxellodunum tel que décrit par le Livre VIII de « la Guerre des Gaules ».

    Les Celtes et les Aquitains organiseront d’autres soulèvements de moindre importance, notamment en 38 avant J.-C., en 28 avant J.-C. (le légat Valerius Messala Corvinus mène une campagne contre les Aquitains et les Carnutes), ou en 21 (révolte de l'aristocratie gauloise sous la conduite du Trévire Julius Florus et de l'Éduen Julius Sacrovir), mais la romanisation des Gaules ne sera plus réellement remise en question. Cette bataille marque donc bien la fin de la résistance des peuples de la Gaule.

    Le site d’Uxellodunum, comme Alésia, fit couler beaucoup d’encre. Son emplacement a fait l’objet de nombreux débats  depuis le XVIIIe siècle. Les savants se disputaient sur l’identification du site à Capdenac, Luzech ou Vayrac, tous dans le département du Lot, et à Uzerche en Corrèze. En 1865, des fouilles menées au Puy d’Issolud à Vayrac permettent de retrouver plusieurs pièces d’armement et une galerie artificielle au lieu dit « La fontaine de Loulié ». Ces fouilles se sont poursuivies épisodiquement jusqu’en 1941.

    Afin de mettre un terme aux polémiques et pour étudier ce qui reste du site, soumis aux fouilles clandestines, de nouvelles recherches se sont déroulées de 1993 à 2004. Seuls quelques mètres carrés avaient survécu aux bouleversements des fouilles anciennes. Les nouvelles découvertes concorderaient  avec l’identification d’Uxellodunum au Puy d’Issolud : la présence d’un grand nombre de soldats romains y est attestée par les nombreux traits de balistes et pointes de flèches. Les galeries souterraines, les traces d’incendie et la forme du terrain correspondent aux descriptions du livre VIII de La Guerre des Gaules de César.  La fontaine de Loulié a bien été le théâtre d’un violent affrontement militaire au milieu du Ier siècle avant Jésus-Christ.
    Effectivement une bataille se déroula bien  au Puy d’Issolud.

    Les responsables de la Drac de Midi-Pyrénées, en compagnie de Mr Christian Goudineau, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, ont,  le 26 avril 2001, "définitivement officialisé" le Puy d’Issolud comme étant le site d’Uxellodunum qui fut le théâtre de la dernière grande bataille des Gaulois contre César, après la défaite d’Alésia (Journal Le Point du 4 mai 2001).

    L’emplacement de « Uxellodunum », bien que ce ne soit pas important historiquement, fait toujours débat. En effet l’empereur Napoléon Ier le situe à Cahors.

    Mais aussi, et c’est d’importance, Usercodunum était, sur le manuscrit original des Commentaires, le véritable nom de l’oppidum gaulois assiégé en dernier lieu par César, et non pas Uxellodunum.
    Ce qui correspond beaucoup plus sérieusement à Uzerche, en Bas Limousin.
    Uzerche est construit sur une hauteur que contourne une boucle de la Vézère. La topographie de cette ville, chef-lieu de canton, correspond en tous points au récit d’Aulus Hirtius. Seule la localisation dans le territoire des «Cadurques », mentionnée dans les Commentaires, pouvait sembler étrange. Mais l’explication vient de ce que Jules César ayant attribué à son fidèle allié, le chef des Lémovices Duratius, cette place après la prise d’Usercodunum, l’oppidum n’est plus en Quercy mais en Bas-Limousin.

    L’ouvrage de Bernard Marque (1866-1936), VSERCO-DVNVM,  paru en 1919 à Tulle, explique, avec conviction et fort bien, pourquoi Uzerche est le lieu de cette importante  bataille.
    L’ouvrage de Bernard Marque peut être consulté à la BFM de Limoges.

    Napoléon III avait instauré en juillet 1858 la Commission de topographie des Gaules qui fut chargée d’établir la « Carte de la Gaule depuis les temps les plus reculés jusqu’à la conquête romaine ». Quand la carte fut prête, en 1869, l’empereur jeta l’interdit sur ses résultats. Napoléon III n’acceptait pas les conclusions de la Commission qui avait refusé de placer Genabum à Gien et Uxellodunum au Puy d’Issolud.
    Où les membres éminents de la commission avaient-ils placé Uxellodunum ?
    Le musée de Saint-Germain-en-Laye  possède deux exemplaires de cette carte.

    Les « Vie de César » de Plutarque et de Suétone ne mentionnent pas cette bataille.
    Plutarque décrit  les campagnes de César en Gaule et Bretagne antérieures à Alésia ainsi que le siège d’Alésia.
    Quant à Suétone il ne mentionne la Guerre des Gaules que d’un point de vue général.

    Il indique que César fut un soldat « très intéressé » et aussi que, durant les neuf ans de campagnes militaires dans les Gaules il n’y eut jamais de rébellion  dans ses troupes.
    Suétone mentionne aussi  que «  Asinius Pollion  prétend que les Commentaires ont été composés avec trop peu de soin et trop peu de respect pour la vérité, car, dit-il, la plupart du temps, César a enregistré sur parole, sans contrôle, les actions des autres ; quant aux siennes, soit à dessein, soit même faute de mémoire, il les a présentées de façon inexacte ; à son avis, l’auteur se proposait de refaire et de corriger son ouvrage. »

    « Thibault de Termes (1405-1457).Les débuts de l'Aquitaine romaine. »

  • Commentaires

    3
    .JULIEN.
    Samedi 16 Mars 2013 à 19:03
    2
    .JULIEN.
    Vendredi 15 Mars 2013 à 22:13

    Finalement , c'est peut être mieux qu'on aie perdues toutes ces bagares  !!! On serait peut -être encore dans nos petits villages d'irréductibles , en train de se foutre sur la gueule entre nous ....Merci  Mr JULES .... 

    1
    Princess
    Jeudi 14 Mars 2013 à 15:58

    Eh bien, il ne faisait pas dans la dentelle, Jules !!! Quand il n'était pas content, ça bardait. 

    Tu es en train de nous dire que ce n'est pas César lui-même qui a écrit la totalité de "La guerre des Gaules" qui a fait suer sang et eau pour la traduction des générations de lycéens (dont moi ) ? 

    En tout cas, je me coucherai moins bête, ce soir. J'avais toujours pensé que c'est Alésia qui avait marqué la fin du conflit entre César et les peuples de Gaule. 

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