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A propos des Baudricourt.
Robert de Baudricourt.
Robert de Baudricourt, seigneur de Baudricourt et Blaise, est mort en 1454. Fils de Liébaud de Baudricourt, chambellan du duc Robert de Bar, et de Marguerite d’Aunoy, dame de Blaise en Bassigny, il est capitaine de Vaucouleurs probablement dès 1415 et assurément à partir de 1419. Il lutte énergiquement contre les incursions bourguignonnes, remportant ainsi en juillet 1419 à Maxey-sur-Meuse, en face de Domremy, de l’autre côté du fleuve, un combat mené aux côtés de Robert de Sarrebruck, dit le damoiseau de Commercy. En 1420, il arrête les membres d’une ambassade bourguignonne venue sommer le cardinal de Bar de jurer le traité de Troyes. Le 25 janvier 1424, son allié le damoiseau de Commercy doit se rendre au gouverneur du Barrois, Jean IV de Salm, et s’allier avec les Bourguignons. Le 2 juin 1424, Henri VI concède la place de Blaise, confisquée sur Robert de Baudricourt, au Bourguignon Antoine de Vergy, maréchal de France pour Henri VI. Ainsi pressé de tous côtés, Baudricourt mène des raids en territoire bourguignon, ravageant tout sur son passage. Tout en étant capitaine de Vaucouleurs pour le roi de France, il est lié à René d’Anjou, duc de Bar, avec qui il entretient une correspondance régulière. Il doit conclure un armistice en août 1428 avec les forces bourguignonnes qui, au nom de Henri VI, menacent directement Vaucouleurs. Cette trêve, dont on ne connaît pas les termes exacts, le laisse maître de Vaucouleurs, probablement à la condition de ne plus en sortir. Le 31 mars 1427, il reçoit une délégation des habitants de Domremy, menée par Jacques d’Arc, à propos de la rançon que le village doit payer au damoiseau de Commercy. Vers la mi-mai 1428, Jeanne d’Arc aurait fait une première tentative, aux dires de Bertrand de Poulengy, pour être reçue par Baudricourt, lequel la renvoie en intimant à Durand Laxart de la ramener chez elle avec une paire de claques. C’est probablement à la fin de l’année 1428 qu’i reçoit pour la deuxième fois Jeanne d’Arc qui lui demande de la faire accompagner auprès du dauphin Charles. Au bout de six semaines, il la fait conduire par Jean de Metz auprès du duc de Lorraine, jusqu’à Toul, demande un exorcisme à son retour, puis la fait escorter par Jean de Metz et Bertrand de Poulengy jusqu’à Chinon. Au moment du départ, le 13 ou 14 février 1429, il lui confie une épée en lui disant « va, et advienne que pourra », et une lettre qui facilite grandement son admission auprès de Charles VII. En ce moment précis, que pense-t-il de cette petite illuminée, laquelle lui aurait dit le secret de ses révélations pour mieux le convaincre et l’aurait reconnu grâce à sa ou ses voix ? On peut imaginer que Baudricourt lui ait fait confiance, à sa manière, d’où la lettre qu’il écrit en sa faveur, destinée en quelque sorte à cautionner son entreprise auprès du roi.
Sa conduite lors de la bataille de Bulgnéville, le 2 juillet 1431, n’est guère glorieuse : il n’hésite pas à fuir dès qu’il voit que les choses tournent mal. Cela ne l’empêche pas de conserver la confiance du duc de Bar qui, devenu le roi René, en fait un de ses exécuteurs testamentaires (testament du 29 mai 1453).
Il est bailli de Chaumont en Bassigny à partir du 17 octobre 1437 jusqu’à sa mort. Son office passera ensuite à son gendre Geoffroy de Saint-Belin, époux de sa fille Marguerite.
Veuf de Catherine de Chancey (ou Sancy), il avait épousé en 1425 Aléarde de Chambley, veuve de Jean de Manonville.
Leur fils Jean de Baudricourt sera créé maréchal de France le 21 janvier 1486, gouverneur de Bourgogne de 1481 à 1499. Il mourra le 11 mai 1499 à Blois. Il n’eut aucune postérité de son mariage avec Anne de Beaujeu, veuve du maréchal de Culan.
Armoiries du maréchal de Baudricourt : D’or, au lion de sable, couronné et lampassé de gueules.
La généalogie des Baudricourt est donnée dans l’« Histoire généalogique et chronologique… » dite du Père Anselme, troisième édition (1733), tome 7 pages 112 à 114.
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