• A propos de la reine Marie-Antoinette.

    Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, née à Vienne le 2 novembre 1755, est la quatrième fille de Marie-Thérèse de Habsbourg et de François (III) Etienne de Lorraine.


    Elle fut destinée dès son enfance par sa mère à devenir reine de France et, à la suite de négociations menées par Choiseul, fut amenée en France où elle épousa à Versailles, le 16 mai 1770, le dauphin Louis. Les fêtes données à Paris pour ce mariage furent troublées par de graves incidents qui firent de nombreuses victimes et parurent de funestes présages. Belle et jeune, habituée à l’aimable simplicité qui régnait à la cour de Vienne, mariée à un gros garçon intimidé par les femmes, elle prit ses libertés avec la pesante étiquette de Versailles, se passionna pour les bals, le jeu, les fêtes, s’entoura imprudemment d’une coterie d’aristocrates joyeux et avides, se répandit en prodigalités qui firent bientôt murmurer. Après l’avènement de son mari, Louis XVI, en mai 1774, elle ne changea pas sa manière de vivre. Mère de trois enfants dont le premier, Louis-Joseph, devait mourir en 1789, elle continua à admettre parmi ses familiers de jeunes seigneurs libertins et éveilla la passion du Suédois Axel de Fersen, dont elle fut probablement la maîtresse. Les libellistes, exploitant un courant de l’opinion publique qui l’accusait de favoriser les intérêts autrichiens, commencèrent à lancer contre elle injures et calomnies, et l’affaire du Collier en 1785 acheva de la rendre impopulaire.
    Dès le début de la Révolution, elle s’opposa à la politique de réformes et voulut décider le roi à la résistance. Surnommée l’Autrichienne ou Madame Déficit ou Madame Veto, elle montra dans l’épreuve une énergie qui fit dire à Mirabeau que le seul homme que Louis XVI avait auprès de lui était sa femme. Elle fit face tranquillement à la foule lors des journées des 5 et 6 octobre 1789, mais continua d’exercer une fâcheuse influence en poussant le roi à refuser l’appui des modérés tels que La Fayette ou Mirabeau, qui eussent pu contenir la Révolution.
    Elle consentit cependant à avoir une entrevue avec Mirabeau le 3 juillet 1790, mais celui-ci ne put la rallier à l’idée de la monarchie constitutionnelle, qui lui faisait horreur. En relation avec la cour de Vienne, la reine espérait son salut de l’intervention des armées étrangères ; elle poussa Louis XVI à la fuite de Varennes (20 juin 1791) et fut enfermée avec lui au Temple après la journée du 10 août 1792.
    Louis XVI ayant été exécuté le 21 janvier 1793, Marie-Antoinette  fut arrachée à sa fille et à sa belle-sœur et transférée à la Conciergerie le 1er août 1793. Le 14 octobre elle comparut devant le Tribunal révolutionnaire, gardant un courage simple, plein de dignité et de noblesse, sous une accusation dans laquelle se mêlaient des charges trop certaines concernant son rôle politique passé et d’infâmes calomnies sur sa vie privée comme celles qui furent avancées par Hébert. Condamnée à mort, elle fut guillotinée le 16 octobre.
    Ses restes furent transportés à Saint-Denis en 1815.

    J’en appelle à toutes les mères !
    C’est l’émouvante apostrophe, authentique, lancée par Marie-Antoinette, le 15 octobre 1793, au cours de son procès : elle ne pouvait supporter d’être accusée d’avoir perverti son fils, l’infortuné Louis XVII. L’extrémiste Hébert, qui disait le tenir du cordonnier Simon, affirmait que le Dauphin avait été initié au vice par sa mère et par sa tante, en la prison du Temple. Lorsque l’un des jurés du tribunal révolutionnaire somma la Reine de s’expliquer à propos de ce prétendu inceste, elle déclara noblement : « Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui sont ici ! »


    Le lendemain, jour de son exécution, la reine quittant la charrette pour s’approcher de la guillotine, si vite se hâta qu’elle perdit un soulier, puis qu’elle marcha sur un pied du bourreau. Elle dit alors, des témoins dignes de foi l’assurent, son dernier mot : « Monsieur je vous demande excuse, je ne l’ai pas fait exprès ». Quelle politesse finale pour une femme qui monte à l’échafaud !

    Un mot fut abusivement prêté à la reine Marie-Antoinette, à savoir : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! »
    Ceux qui le colportent souhaitent la dépeindre comme sotte, dédaigneuse et ignorante de la condition populaire.
    De fait, cette histoire de brioche est légende ou plaisanterie traditionnelle.

    Pour comprendre, ou essayer de comprendre, l’intransigeance de Marie-Antoinette face aux réformes qu’aurait voulues le roi Louis XVI, il faut se référer à son éducation.
    Elle fut élevée à la Cour de Vienne, où l’étiquette était stricte, dans le respect de principes rigoureux et de la religion catholique.
    En 1745 la dignité impériale avait échue à l’époux de Marie-Thérèse de Habsbourg, François-Etienne de Lorraine qui devint l’empereur François Ier (de Habsbourg-Lorraine).
    Les deux familles, Lorraine et Habsbourg, étaient parmi les plus prestigieuses d’Europe et de noblesse immémoriale.
    Marie-Antoinette en hérita la grandeur immanente impériale, qui lui fit garder une certaine « rigidité » politique.

    « A propos de Jésus.A propos de Robespierre. »

  • Commentaires

    10
    Princess
    Lundi 14 Janvier 2013 à 09:45

    C'est vrai que l'étiquette était restée très stricte à Versailles, même si les moeurs étaient devenues très dissolues. Par contre, à Vienne (au XVIIIe, je précise), il y avait une ambiance assez familiale et décontractée. 

    Par contre, Marie-Antoinette était certainement imprégnée du poids des valeurs d'une monarchie absolue, car Marie-Thérèse n'était pas commode. 

    9
    JPL33 Profil de JPL33
    Dimanche 13 Janvier 2013 à 21:25

    Je suis absolument d'accord avec toi Princess. Et au XVIIIe l'étiquette était plus stricte, plus pesante sans doute, à la Cour de Versailles qu'à celle de Vienne.

    J'étais étonné que cette contradiction n'ait pas été relevée.

    Dans la dernière partie, en fait je n'ai pas su trouver les mots pour expliquer le poids de l'héritage, au point de vue des valeurs, qui était sur Marie-Antoinette.

    8
    Princess
    Dimanche 13 Janvier 2013 à 17:48

    Coucou,

    Il me semble (je dis il me semble ) avoir relevé, à la relecture, une contradiction dans ton article. Tu parles "d'aimable simplicité qui régnait à la cour de Vienne, ce qui était le cas à l'époque de la "grande Marie-Thérèse", et vers la fin, tu dis que "l'étiquette était sctricte". Je crois qu'en effet, au 18e, la vie à la Cour d'Autriche était bien plus simple que ce qu'elle devint au 19e ! 

    7
    Princess
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 17:56

    Lulu, sous la Terreur, même les "amis" y sont passés... Jusqu'à ce que Maximilien y passe à son tour !!! 

    6
    LULU.
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 11:07

    Salut JP ....iL FAUT BIEN RËVER  ....d'apres ce que je sais , Danton avait déja placé de l'argent en Suisse a l'époque  ....Il aurait pu échapper a l'échaffaud .....Mais il a refusé et n'est pas sorti grandit  , de cette affaire  !!!

    5
    Princess
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 10:57

    Coucou,

    Il y a quelques points que j'aurais développés, notamment sur Marie-Thérèse, et Louis XVI. Et toc ! Là, c'est pour m'avoir dit que je vous avais bassinés avec Sissi ! 

    Robespierre et Saint-Just étaient des dingues, notamment Robespierre. Ma Maman vient de lire une biographie de Max Gallo sur lui. Elle a été un peu déçue car apparemment, Gallo veut expliquer tout le comportement de Robespierre par des éléments d'ordre "psychanalytiques" : absence de mère, etc. 

    Quant à la Révolution, comme je le dis souvent, on guillotine un roi, une reine, et un peu plus de dix ans après, on couronne un empereur dans la liesse générale. Les populations semblent n'avoir que peu de mémoire.

    Bises, JP. 

    4
    JPL33 Profil de JPL33
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 07:48

    Lulu rêve MDR. Le seul vrai révolutionnaire, à l'époque, fut Robespierre "l'ami du peuple", "l'incorruptible" et il fut éliminé par la bourgeoisie qui confisqua la Révolution.

    Il faudra que je fasse un article sur lui.

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    3
    LULU.
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 19:46
    Nous avait quand même bien pompée les caisses la p'tite dame !!! Quand les peuples crèvent la misère , on se doit d'être un exemple ...L'histoire est un éternel recommencement ...C'est si facile de piocher dans les finances avec l'appuis des rois !!! Il était bien au courant des exces de sa dame !!! Et c'est toujours les petits qui remboursent ....Je ne trouve pas excessif d'étêter des gens qui ont si peu de respect envers leurs peuples ....Il y en a encore trop sur ce globe ....et ça pourrait bien changer a l'avenir .....Vive la révolution ....Ah ça ira .. ça ira .. ça ira .........
    2
    JPL33 Profil de JPL33
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 07:23

    Merci, et Bonjour Melody. A une autre fois.

    1
    Mardi 8 Janvier 2013 à 19:29

    ... ^^ Bonne Soirée JPL (^^) @++

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