• A propos de Jésus.

    Il est très difficile de faire une biographie historique de Jésus. Ce qui est sûr et ne se discute plus c’est son existence : Jésus de Nazareth a bien existé et vécu dans la Palestine antique. Sa vie nous est essentiellement connue par les Evangiles du Nouveau testament dans la Bible.
    Il serait né à Bethléem vers 6 ou 4 avant le début de notre ère. En effet la naissance de Jésus eut lieu avant la mort d’Hérode le Grand, qui se produisit en l’an 749 de Rome, c’est-à-dire en 4  avant J.-C.
    La « généalogie » de Jésus est donnée au tout début de l’Evangile de Matthieu  (Matthieu 1-1  à 1-24), mais en réalité celle-ci concerne Joseph. On y lit (Mat. 1-16) « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ », et plus loin (Mat. 1-18) « Voici comment naquit Jésus-Christ : Marie, sa mère, était fiancée à Joseph, et avant qu’ils eussent vécu ensemble, elle se trouva enceinte par la vertu du Saint-Esprit ».
    Cette généalogie explique à ce stade que c’est Joseph le descendant d’Abraham et du roi David. Or au tout début il annonce (Mat. 1-1) « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » !
    Lorsque j’avais lu cet évangile, il y a quelques années, j’avais de suite appréhendé la difficulté d’avoir une compréhension historique du « Christ ».
    Pendant longtemps on a considéré que les sources chrétiennes  - les quatre Evangiles relativement tardifs – étaient les seules. Ces évangiles nous étaient parvenus écrits en langue grecque, puis traduits en latin. Les plus anciens remonteraient au IIIe siècle après J.-C.
    Mais au cours du XXème siècle furent découverts les manuscrits de Qumrân, dits « de la Mer Morte » écrits principalement en araméen, la langue la plus usitée à l’époque en Galilée et Judée, et ces écrits sont datés du IIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu'au Ier siècle après. Puis fut mise au jour une « Peshitta » écrite aussi en araméen, langue usitée dans les Eglises de Syrie, d’Irak et du Liban.
    Ces textes très anciens disent, avec des variantes cependant, à peu près la même chose que les Evangiles canoniques.
    Mais il y a aussi des sources non chrétiennes, assez rares, mais qui existent.
    En premier lieu l’historien juif Flavius Josèphe, né en 37 dans une famille sacerdotale de Jérusalem. Le professeur Shlomo Pines a découvert un texte de Josèphe qui semble authentique. Il est bref : « A cette époque-là, il y eut un homme sage, nommé Jésus, dont la conduite était bonne ; ses vertus furent reconnues. Et beaucoup de juifs et des autres nations se firent ses disciples. Et Pilate le condamnait à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui s’étaient faits ses disciples prêchèrent sa doctrine. Ils racontèrent qu’il leur apparut trois jours après sa résurrection et qu’il était vivant. Peut-être était-il le messie au sujet duquel les prophètes avaient dit des merveilles. »
    Le même auteur évoque la lapidation à l’instigation d’un grand prêtre, de « Jacques, frère de Jésus que l’on appelle Christ » (Antiquités juives XX).
    Chez les Latins on trouve des mentions sur Jésus et les premiers chrétiens chez Tacite, dans ses Annales, à la suite de l’incendie de Rome en 64.
    Ensuite c’est dans une lettre de Pline le Jeune adressée à l’empereur Trajan que l’on apprend l’existence d’une « secte qui fait abandonner les temples et les sacrifices d’animaux et rend un culte à un certain Chrestus, considéré comme un dieu ».
    Enfin Suétone, dans ses Vies des douze Césars, publiées vers 120, écrit que Claude chassa de Rome en 49 des juifs qui, « à l’instigation de Chrestus, fomentaient des troubles ». (Vie de Claude XXV, 4).
    Ces sources païennes et juives confirment que, dans l’Antiquité, aucun adversaire du christianisme n’eut l’idée de mettre en doute l’historicité de Jésus. Cela devait être réservé  aux temps modernes.
    Aujourd’hui, aucun historien sérieux ne met en doute l’existence de Jésus.

    Vers l’automne de l’an 27 de notre ère, Jean-Baptiste commença sa prédication. Jésus vint recevoir le « baptême » dans les eaux du Jourdain et, pour la première fois, fut publiquement reconnu comme le Messie attendu par Jean-Baptiste. Après un séjour dans le désert, Jésus commença son ministère vers 28. Le principal champ de son activité fut la Galilée, mais il se rendit à plusieurs reprises en Judée. Son premier voyage à Jérusalem eut lieu pour la Pâque 28 où il expulsa les marchands du Temple. Il fit quatre autres voyages : pour la Pâque ou la Pentecôte 29, pour la fête des Tabernacles d’octobre 29, pour la fête de la Dédicace de décembre 29, enfin en mars - avril 30. Il fut crucifié le 14 nisan, c’est-à-dire le 7 avril 30. Si cette date est admise, la « Résurrection » aurait eu lieu le 9 avril 30 et l’Ascension en mai 30. Mais l’accord est loin d’être fait sur ces dates : certains historiens situent la mort de Jésus en 29 ou en 33.

    En 62 le frère de Jésus, Jacques, fut lapidé par des adversaires religieux.
    Le second Temple de Jérusalem fut détruit par les Romains en 70.
    Flavius Josèphe arriva à Rome avec Titus en l’an 71. Il y vécut une trentaine d’années, jusqu’à sa mort.
    Le voyage de l’apôtre Paul vers Rome se situe 3 ou 4 ans avant celui de Flavius Josèphe.
    La rédaction des Evangiles est communément située vers 65 -90.
    Le premier concile œcuménique fut réuni en 325 à Nicée, et le christianisme devint la religion officielle de l’Empire romain en 391.



    Si on peut s’interroger sur la langue parlée à Jérusalem, hébreu ou araméen, il ne fait pas de doute que la langue parlée en Galilée et dans le Golan ait été l’araméen.
    Cette dénomination vient du pays d’Aram, l’actuelle Syrie. Jésus parlait et prêchait en araméen de Palestine, une des cinq variantes parlées à l’époque. Mais il lisait et comprenait l’hébreu et comprenait et parlait, sans doute, le grec.

    Voilà ce que je peux dire sur l’historicité de Jésus à la lumière de ce que j’ai pu lire dans divers ouvrages dont la Bible, Suétone (Vies des douze Césars), Jacques Duquesne (Jésus et Marie), Mireille Hadas-Lebel (Flavius Josèphe le Juif de Rome), Eric Edelmann (Jésus parlait araméen) ou Millar Burrows (Les manuscrits de la Mer Morte).
    Ce bref résumé parle d’Histoire et non pas de religion qui est d’une autre dimension.

    « L'ALCHIMIEA propos de la reine Marie-Antoinette. »

  • Commentaires

    1
    LULU.
    Vendredi 14 Décembre 2012 à 19:02

    Merci JP  ....  jE CROIS qu'on n'est pas encore pret de connaître " la vérité "  sur le personnage .... Mais ne désespèrons point ...Tout viendra  a point a qui saura attendre  !!! si on dépasse le 21 décembre  !!!  

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