• Nafissa Sid Cara.

    Pourquoi un article ?
    Cette dame fut la première femme musulmane membre d’un gouvernement français.
    Née le 18 avril 1910 à Saint-Arnaud, aujourd’hui El Eulma, près de Sétif.
    Fille d’instituteur, elle fut elle-même professeur de lettres à l’école d’apprentissage des jeunes musulmans à Alger.
    Elle entre en politique dans le sillage de son frère, Chérif Sid Cara (1902-1999), docteur en médecine, sénateur puis député d’Oran entre 1946 et 1956, qui fut secrétaire d’Etat à l’Algérie dans les gouvernements de Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard, et qui coprésida le Comité de salut public en mai 1958. Nafissa Sid Cara est élue députée d’Alger-campagne le 30 novembre 1958.
    Son mandat parlementaire est de courte durée car elle est nommée secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, Michel Debré, le 8 janvier 1959.
    Elle conserve cette fonction jusqu’au 14 avril 1962.
    Nafissa est la seule femme du ministère et la seule représentante des députés algériens. C’est dans cette double intention que le Premier ministre l’a nommée, comme il l’explique dans ses Mémoires.
    Elle est consultée à plusieurs reprises par le Président de la République, Charles de Gaulle. Elle entretient cependant peu de liens directs avec le chef de l’Etat, qui ne la mentionne qu’une fois dans ses Mémoires, simple nom dans la liste des membres du gouvernement Debré. L’intervention de la secrétaire d’Etat lors du Conseil des ministres du 21 février 1962, où sont présentés les accords d’Evian, fut néanmoins remarquée par le Général. Alors qu’elle s’émeut de l’abandon des musulmans qui ont pris parti pour la France, le président lui répond aussitôt : «  Croyez-vous vraiment, mademoiselle, que, sauf exceptions, dont nous avons le devoir de nous occuper aujourd’hui, dont nous devons nous préoccuper demain, la grande majorité des musulmans ne soit pas favorable à l’indépendance, qu’elle ne leur apparaisse pas comme la solution inévitable ? »
    La carrière politique de Nafissa Sid Cara s’achève avec la démission du gouvernement Debré. Elle est ensuite inspecteur général des Affaires sociales jusqu’en 1975. En 1979, elle est membre de la commission nationale chargée de l’étude des problèmes des Français musulmans.
    Elle est titulaire de l’Ordre national du Mérite, officier de la Légion d’Honneur le 30 novembre 1994, commandeur le 2 janvier 2001.
    Elle est décédée le mardi 1er janvier 2002 à Paris.
    Pendant toute la période gaulliste il n’y eut que deux femmes secrétaires d’Etat, la seconde fut Marie-Madeleine Dienesch, de mai 1968 à mai 1974.


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  • Alors, à propos des femmes, en voici quelques unes.

     

    Herchenfreda.

    Mère de Didier de Cahors. Le biographe de Didier a eu la bonne idée de nous transmettre trois lettres de cette mère à son fils « monté » à la cour de Clotaire II.

    Bien qu’elle porte un nom germanique, cette femme est d’origine gallo-romaine. Elle conseille l’adolescent sur sa conduite envers le roi, les femmes, sur sa vie morale et religieuse et même lui promet un envoi si il lui manque quelque chose au palais. Ce sont les seules lettres maternelles que nous possédons pour cette époque (début du VIIe siècle).

     

    Khadîdja. Morte à La Mecque en 619.

    Première femme de Mahomet. Deux fois veuve, riche directrice d’une maison de commerce, elle prit à son service le jeune Mahomet, qui conduisit pour elle des caravanes vers la Syrie, et elle finit par l’épouser. A leur mariage, il avait environ vingt-cinq ans et elle avait environ quarante ans. Elle ne cessa jamais de le soutenir fidèlement de sa tendresse, et aussi de sa fortune, au cours de ses premières luttes. Ils eurent deux fils et quatre filles. Un seul de ces enfants survécut, Fâtima.

    Fâtima fut la seule qui devait laisser une descendance au Prophète.

    Après la mort de Khadîdja Mahomet inaugura une véritable politique matrimoniale en n’épousant pas moins de neuf femmes.

     

    Dhuoda.

    Cette aristocrate, morte après 843, n’est connue que par le Manuel qu’elle a laissé pour son fils. Mariée le 29 juin 824 à Bernard de Septimanie, elle eut deux garçons, Guillaume et Bernard. Installée à Uzès, elle écrivit entre le 30 novembre 841 et le 2 février 843 un manuel d’éducation pour Guillaume qui venait d’être admis à la cour du roi Charles le Chauve. Elle rappelle à son fils ses devoirs envers Dieu, le roi, son père, les Grands et lui-même. Dhuoda est nourrie de la Bible, des Pères de l’Eglise, même des ouvrages classiques ; son livre a un aspect autobiographique, ce qui est original à l’époque.

     

    J’aurais pu vous parler aussi de la reine Brunehaut… la première "reine de France".


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