• Etienne de Blois, roi d’Angleterre de 1135 à 1154.
    Etienne de Blois est né en 1097 à Douvres. Il est le fils d’Etienne (II)-Henri, comte de Blois et de Chartres, et petit-fils de Guillaume le Conquérant par sa mère, Adèle. Il est aussi le frère cadet de Thibaud le Grand, comte de Blois et de Meaux.
    D’abord comte de Mortain puis comte de Boulogne par son mariage avec Mathilde, fille et héritière du comte Eustache III de Boulogne.


    Sire d’Eye (en Angleterre), il se fait couronner roi d’Angleterre le 22 décembre 1135 en dépit des dernières volontés du roi Henri Ier Beauclerc, son oncle, qui avait désigné sa fille Mathilde, épouse de Geoffroi « Plantagenêt », pour lui succéder.
    Mathilde « l’impératrice » était veuve de l’empereur Henri V, dernier de la dynastie franconienne, décédé en 1125. En 1128 elle s’était remariée avec Geoffroy V d’Anjou, qui mourra le 7 septembre 1151.
    Ayant succédé à Henri Ier de manière « illégitime », Etienne est amené à faire de nombreuses concessions : non seulement il doit, en 1137, dédommager son frère aîné Thibaud II de Blois par une rente annuelle de 2000 marcs d’argent, mais il laisse les seigneurs édifier des châteaux forts sans contrainte afin de se les concilier. De même il évite tout conflit avec l’Eglise en renonçant aux régales. Enfin il laisse l’anarchie s’installer en Angleterre tandis que Geoffroy Plantagenêt soumet méthodiquement la Normandie au détriment d’Eustache (IV), le fils d’Etienne, qui avait été investi de cette conquête par le roi Louis VI de France.
    En dépit de cette politique d’abandon, une guerre civile éclate en 1137 et pendant dix ans le parti angevin, conduit par Robert de Gloucester, s’impose peu à peu.
    Robert de Caen, comte de Gloucester (né vers 1090 et mort en 1147), était le fils bâtard de Henri Ier et donc demi-frère de Mathilde « l’impératrice ».
    Geoffroy Plantagenêt meurt en 1151 et c’est son fils Henri qui reprend l’offensive jusqu’à ce que la mort d’Eustache, en 1153, conduise Etienne de Blois à accepter un compromis : il reconnaît Henri d’Anjou comme son successeur quelques mois avant sa mort survenue en décembre 1154. En effet le 6 novembre 1153, par le traité de Winchester, Etienne de Blois adopte officiellement Henri comme son héritier.  Le 19 décembre 1154 le Plantagenêt est solennellement couronné à l’abbaye de Westminster sous le nom d’Henri II. Lui et son épouse Aliénor d’Aquitaine sont la souche de la prestigieuse dynastie anglaise des Plantagenêts qui régnera sur l’Angleterre pendant près de trois siècles.
    L’impératrice Mathilde était rentrée en 1139 en Angleterre où ses partisans avaient remporté un important succès à Lincoln en février 1141. Mais elle avait du regagner la Normandie en 1148. Elle eût la satisfaction de voir son fils Henri roi d’Angleterre. Elle mourut près de Rouen le 10 septembre 1167 et fut enterrée au monastère du Bec-Hellouin.


    Le règne d’Etienne de Blois fut  bien un règne de transition entre les dynasties normande et angevine.
    Les branches « françaises » de la dynastie de Blois vont perdurer comme comtes de Blois – Chartres (jusqu’en 1230) comtes de Troyes, comtes de Meaux, puis comtes de Champagne et enfin rois de Navarre à partir de 1234 jusqu’au mariage de la dernière héritière, Jeanne, avec le roi de  France Philippe IV en 1284. Une branche a donné les comtes de Sancerre, éteinte en 1419, par le décès de Marguerite de Sancerre.


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  • Bataille de Poitiers.


    Père, gardez-vous à droite… ou à gauche.


    C’est un avertissement lancé sans cesse au roi de France Jean II « le Bon », pressé par les ennemis anglo-gascons  au cours de la bataille de Poitiers, le lundi 19 septembre 1356.
    C’est son quatrième fils, Philippe, âgé de quatorze ans, qui, selon le chroniqueur florentin Matteo Villani, l’aidait ainsi de son mieux, avant que le père et le fils ne soient obligés de se rendre à un chevalier artésien. Ils furent ensuite conduits à Bordeaux pour leur début de captivité.


    La bataille de Poitiers consacre la suprématie militaire des Anglais conduits par le Prince Noir (leurs archers font merveille) et des Aquitains dont le célèbre Captal de Buch.


    Le roi Jean II mourra en captivité à Londres le 8 avril 1364. Son fils Philippe « Le Hardi » sera duc de Bourgogne.


    Le roi d’Angleterre Edouard III créera pour son fils, le Prince Noir, la Principauté d’Aquitaine.
    Cette principauté sera pratiquement autonome et connaîtra un « âge d’or » jusqu’en 1372.
    Le fils du Prince Noir, né à Bordeaux, est d’ailleurs appelé Richard de Bordeaux.


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  • Guillaume le Maréchal.


    Ce personnage a été sorti de l’ombre et médiatisé par Georges Duby il y a une trentaine d’années.
    Le récit de la vie de Guillaume le Maréchal nous est parvenu dans un manuscrit unique, cent vingt-sept feuilles de parchemin, du à un trouvère dénommé Jean. Paul Meyer procura de l’Histoire une édition en trois volumes publiés pour la Société de l’Histoire de France en 1891, 1894 et 1901. Plus tard, en 1933, parut à Baltimore l’ouvrage de Sydney Painter « William Marshal, knight-errant, Baron and Regent of England ».
    C’est d’abord à Radio France dans la série des « Inconnus de l’histoire », cent-vingt-trois émissions diffusées sur France Culture entre octobre 1981 et avril 1984, que fut évoquée la vie de Guillaume le Maréchal, puis le livre de Georges Duby paru à la fin de l’année 1984 « Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde » vint parachever cette résurrection.

    Alors qui fut ce Guillaume ?
    Il naquit vers 1145. Cadet issu d’un lignage modeste qui a fait souche en Angleterre après la conquête normande, il doit son nom de famille à certains de ses prédécesseurs qui ont occupé l’office de maréchal des rois anglo-normands. Mais il est aussi, par sa mère, le neveu du comte Patrice de Salisbury. Après avoir fait son apprentissage militaire dans la maison de son cousin Guillaume de Tancarville, il est armé chevalier vers 1167.
    Dès lors, durant plusieurs années, il cherche fortune et notoriété dans les tournois que l’aristocratie de la France du Nord organise. Et lorsque Jean le Trouvère traite des années 1173-1183, il ne parle à peu près que de tournois. Au service des Plantagenêts (le roi Henri II, son fils aîné Henri le Jeune puis les cadets Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre), Guillaume manœuvre pour rester loyal à des hommages multiples en dépit des intrigues qui déchirent ses suzerains. Guillaume entre en contact en 1185 avec les Templiers, lors d’un pèlerinage en Terre sainte. En 1189, sa fidélité aux Plantagenêts lui vaut l’octroi par le roi Richard de la main d’une très riche héritière, Isabelle de Clare, fille du comte de Pembroke Richard Strongbow, et petite-fille du dernier roi de Leinster en Irlande. Par ce tardif mariage, Guillaume accède au rang des barons qui dominent le royaume et acquiert progressivement les éléments du pouvoir politique.
    La régence dont le charge avant de mourir Jean sans Terre, en 1216, pour le compte de son fils mineur, constitue le couronnement de sa carrière. C’est à l’occasion de la minorité d’Henri III qu’il remporte sur les partisans du prince Louis, fils du roi de France Philippe Auguste, la victoire de Lincoln (mai 1217) ruinant ainsi les prétentions en Angleterre du futur Louis VIII de France. Le Maréchal raccompagna lui-même jusqu’à la côte le prince Louis et ses barons  qu’il avait capturés, ce qui lui fut reproché vingt ans plus tard par le roi Henri III.
    Guillaume le Maréchal est mort le 14 mai 1219. Avant sa mort il avait remis lui-même la régence, du jeune roi Henri III,  au légat du pape en Angleterre. Il avait aussi, anachroniquement, intégré l’Ordre du Temple.
    Lorsque la nouvelle de sa mort arriva à la cour de France, le chevalier Guillaume des Barres  déclara en présence du roi Philippe II : « En notre temps, il n’y eut en nul lieu meilleur chevalier, et qui s’y connût mieux en armes… je dis, et j’en prends Dieu à témoin, que je ne vis jamais meilleur que lui dans toute ma vie. »
    Et Guillaume des Barres s’y connaissait : il était le plus preux de la cour de France, c’est-à-dire du monde. Le roi Philippe rajouta : « Le Maréchal fut, selon mon jugement, le plus loyal, vrai, que j’aie jamais connu, en quelque lieu que je fusse. »


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  • Ah ! les braves gens !

    Exclamation admirative arrachée à Guillaume Ier au cours de la bataille de Sedan, le 1er septembre 1870. Après les belles charges de cavalerie du général Margueritte, grièvement blessé au cours de l’action, le roi de Prusse venait de voir celles du général de Galliffet, commandant les chasseurs d’Afrique encore valides. Sollicité par le général Ducrot « pour un ultime effort », Galliffet avait, de son côté, lancé un autre mot historique : « Tant que vous voudrez, mon général, tant qu’il en restera un ! ».


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