• L’empereur Julien (Flavius Claudius Julianus).
    Né à Constantinople en 331 et mort en Mésopotamie le 26 juin 363.
    Il fut empereur pendant deux ans, son règne ne dura vraiment que vingt mois,  et il avait restauré la Rome antique face au christianisme qui s’était imposé par la terreur depuis Constantin.
    Fils cadet de Jules Constance et neveu de Constantin le Grand, il échappa avec son frère Gallus au massacre de toute sa famille ordonné à la mort de Constantin en 337. Etroitement surveillé cependant, il fut confié aux soins de l’eunuque Mardonius et élevé loin de la cour, en Cappadoce et à Nicomédie. Marqué par sa tragédie familiale, dont les responsables se proclamaient disciples du Christ, il se détacha très tôt du christianisme que lui enseignait Eusèbe de Nicomédie, alors que Mardonius s’employait à faire de lui un helléniste, attaché aux traditions païennes et adepte de la philosophie néoplatonicienne, que Julien étudia à Athènes en 355, en compagnie des futurs évêques saint Basile et saint Grégoire de Nazianze. Après la chute de Gallus, fin 354, il réussit, à force de dissimulation, à modifier l’attitude de Constance II à son égard et fut présenté comme césar à l’armée le 6 novembre 355. A cette date, il avait déjà secrètement abandonné le christianisme, ce qui l’a fait surnommer apostat par les chrétiens. Envoyé pour défendre la Gaule contre les Barbares, il révéla ses qualités d’administrateur et de soldat et remporta sur les Alamans la grande victoire de Strasbourg, en août 357. Constance ayant voulu lui retirer ses meilleures troupes pour les engager en Orient contre les Perses, les soldats se révoltèrent et proclamèrent Julien empereur en mars 360 à Paris, que Julien appelle encore Lutèce.

    Seule la mort inopinée de Constance en novembre 361 empêcha l’extension de la guerre civile.
    A peine devenu maître unique de l’Empire, Julien répudia ouvertement le christianisme : le paganisme fut rétabli dans sa place de religion officielle et tous les magistrats furent tenus de sacrifier aux dieux. Malgré un édit de tolérance, une persécution – sans violences – commença contre les chrétiens : par diverses vexations et en promettant charges et honneurs aux renégats, Julien s’efforça surtout de susciter des apostasies. L’exemption des charges municipales en faveur du clergé chrétien fut supprimée, de nombreux biens d’Eglise furent confisqués, un édit interdit aux chrétiens d’enseigner la rhétorique. Julien s’efforçait en même temps de donner au paganisme une vitalité nouvelle, en favorisant un compromis entre la philosophie et les religions populaires et en rehaussant le culte officiel par des cérémonies empruntées aux religions à mystères (le mithraïsme par exemple). Pour mieux éradiquer le christianisme, l’empereur commençait par l’imiter : une hiérarchie sacerdotale païenne fut instaurée, on institua des écoles de théologie, une liturgie et même un système pénitentiel païens. Pour démentir les prédictions évangéliques, Julien entreprit même la reconstruction du temple de Jérusalem. Il est difficile d’imaginer ce qu’il serait advenu de cette tentative de restauration de l’Empire qui fut trop brève pour porter ses fruits. En mars 362, l’empereur dut entreprendre une campagne contre les Perses mais, après quelques succès, s’étant trop avancé en Mésopotamie, il lui fallut battre en retraite et il fut mortellement blessé au cous d’une opération. Le dernier mot qu’on lui prête : « Tu as vaincu, Galiléen » n’est qu’un embellissement légendaire d’un passage de Théodoret (Histoire ecclésiastique, III, 25). Son successeur, Jovien, s’empressa d’abolir son œuvre et restaura le christianisme. Les temples abandonnés furent mis au pillage. On leur arracha leurs colonnes, leurs architraves, leurs chapiteaux que l’on utilisa pour construire des églises et des monastères.
    En 376, soit treize ans après sa mort, le sanctuaire de Mithra était détruit à Rome ; en 380, Théodose faisait détruire le sanctuaire d’Eleusis.
    Julien a laissé de nombreux écrits, parmi lesquels le Symposium (ou Caesares), satire sur les vices des empereurs qui l’avaient précédé, des épigrammes, et surtout un traité antichrétien, Adversus Christianos, composé durant la campagne de Perse et qui nous est connu grâce à la réfutation qu’en fit Cyrille d’Alexandrie.


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